L’initiative parlementaire visant la modification partielle de la Constitution en vue de proroger les mandats législatif et présidentiel en République centrafricaine, continue de faire l’objet des vives discussions au sein des différentes couches de la Nation. Une poignée de députés proches de la majorité présidentielle a rencontré le lundi 11 mai 2020, les responsables de la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme pour recueillir leur avis sur cette question de portée nationale.
L’animation de la vie politique centrafricaine en dépit de la pandémie de Covid-19 est aussi marquée par des débats intellectuels autour de l’initiative parlementaire visant la révision partielle de la Constitution du 30 mars 2016. Des initiatives sont prises de toute part pour des rencontres entre les forces vives de la Nation.
Le collectif des députés de la majorité présidentielle a rencontré ce lundi 11 mai 2020, les responsables de la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme (LCDH) pour récolter leur avis sur le projet de modification partielle de la Constitution afin de proroger les mandats du président et des élus de la Nation en cas de force majeure. Cette rencontre s’est déroulée à huis-clos au siège de la LCDH à Bangui.
« J’avoue que les échanges ont été très enrichissants. Il fallait qu’on ait ces pareilles rencontres avant de regarder les démarches à venir. Pour nous au niveau de l’Assemblée nationale, il est important de rencontrer des organisations des Droits de l’Homme neutres pour comprendre les avis de la population sur le sujet. Car, ce sont ces acteurs qui sont assez proches de la population » a fait savoir Guy Moskit, député de Mbaïki III.
Cependant, au sortir de cette rencontre, la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme se dit réservée eu égard aux différents points de divergence observés lors des échanges. Car, jusqu’à la fin de la rencontre, la LCDH ne semble pas être encore convaincue de cette démarche parlementaire.
« La Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme a dit que ce sont les hommes qui doivent s’adapter à la Constitution et non le contraire. Lorsqu’on vote une Loi fondamentale par référendum comme on l’a eu, c’est nous les hommes qui devons tout faire pour respecter les éléments essentiels de la Constitution. Mais, nous ne demandons pas à la Constitution de respecter notre propre situation. Lorsqu’il y a des discours de nature à prétendre qu’un évènement majeur peut être l’objet de modification de la Constitution, au niveau de la Ligue nous sommes tout à fait réservés » a martelé Joseph Bindoumi, Président de la LCDH.
Vu les divergences assorties, les deux parties promettent de se rencontrer très prochainement avant de clarifier l’issue de leurs rencontres.