Fermées le 26 mars 2020 en respect des mesures édictées par les autorités pour contrer la progression du nouveau coronavirus, les portes des écoles centrafricaines restent encore fermées à ce jour. Plus de 2 mois après cette mesure et face au mutisme des autorités, l’inquiétude gagne les élèves et leurs parents. Ceux qui sont en classe d’examens sont particulièrement inquiets et se demandent à quand la réouverture des classes?
Le nouveau coronavirus découvert dans la région de Wuhan en Chine, en décembre 2019, a touché la République centrafricaine le 14 mars 2020. Vu sa fulgurante propagation et le danger que représente ce fléau, le gouvernement centrafricain, à l’instar des autres nations du monde, a mis en place le 26 mars 2020, des dispositions sanitaires afin de contenir sa propagation. Parmi ces mesures, la fermeture temporaire de tous les établissements d’enseignement publics et privés. Cependant plus de deux mois plus tard, la progression de cette pandémie réduit les possibilités d’organisation des examens de fin d’année.
L’inquiétude est très grande pour ceux qui doivent passer le concours d’entrée en 6e, le Certificat d’Enseignement du Fondamental 1 (CEF1), le Brevet des Collèges (BC) et le Baccalauréat. Certains élèves rencontrés dans la capitale, déplorent la montée de la pandémie et craignent en même temps de rater les examens cette année.
« J’ai envie de retourner à l’école pour passer mes examens, car rester à la maison, c’est pas bien. Au début, c’était intéressant parce qu’on pouvait assimiler certains cours qu’on ne comprenait pas. Maintenant qu’on a compris les cours, on veut repartir en classe » affirme un élève de la classe de 3e.
« C’est très triste parce que les responsables chargés de l’éducation n’y pensent même pas. Je m’inquiète pour l’avenir ; je ne sais si nous pourrons composer le Baccalauréat cette année » s’inquiète un autre élève de la terminale.
Face à cette difficulté, certains parents décident d’embaucher un instructeur à domicile pour encadrer leurs enfants en classes d’examen. Ils se disent très inquiets de l’avenir de ces enfants.
« Dans notre famille, nous avons embauché des professeurs pour ne pas que les enfants perdent le niveau d’instruction pendant cette crise. C’est vraiment malheureux. Le développement de ce pays dépend de l’éducation de ces enfants. Mais lorsque ces enfants sont à la maison, et que les décideurs ne pensent pas à leur éducation, c’est vraiment déplorable » dénonce Natacha Piamalé, une mère de famille appelant le ministère de l’Enseignement primaire et secondaire à « chercher des palliatifs pour ceux qui sont en classes d’examens. »
Alors que l’inquiétude monte parmi les élèves et leurs parents, au ministère de l’Enseignement primaire et secondaire, personne ne souhaite s’exprimer sur ce sujet, malgré les multiples tentatives de la part de Radio Ndeke Luka. Certains responsables parlent d’une affaire politique, rejetant la balle les uns dans le camp des autres. N’eut été la pandémie de Coronavirus, les examens blancs auraient été déjà organisés et les élèves des classes intermédiaires, en vacances.