Suite au retour de Sidiki Abbas dans le maquis le 13 mai 2020, suivi de l’annonce du retrait de 3R de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation du 06 février 2019, la Minusca hausse le ton contre le mouvement 3R. Elle a lancé le mercredi 17 juin 2020 une opération d’envergure contre les positions de ce groupe armé dans le Nord-ouest de la République centrafricaine.
Depuis son retour dans le maquis en mai dernier et l’annonce de son retrait de l’accord de paix du 6 février, Sidiki Abbas s’illustre de plus en plus en chef de guerre et renforce ses positions. Attaque de la base des USMS à Bouar dans la Nana-Mambéré, suivi du raid sur un check-point Minusca-Faca à Pougol dans l’Ouham-Pendé, les 3R s’imposent avec la conquête de nouvelles zones dans l’ouest et dans le nord-ouest centrafricain. Face à cette violation flagrante de l’entente politique conclue avec Bangui le 6 février 2019, les autorités centrafricaines et la Minusca décident de passer à la vitesse supérieure en lançant une opération militaire d’envergure contre Sidiki Abbas et ses troupes.
« Le but recherché est de s’assurer que les 3R mettent fin à cet expansionnisme, c’est-à-dire, l’occupation de nouvelles positions après la signature de l’Accord du 6 février 2019. Il y a eu des zones nouvellement occupées. En plus de ces occupations, y a eu la violence contre les populations, les forces de défense et de sécurité et les casques bleus voire les USMS » a affirmé Vladimir Montéiro, Porte-parole de la Minusca.
Selon les responsables de la Minusca, cette opération consiste à mettre fin aux nouvelles agitations de Sidiki Abbas notamment sa politique de conquête de nouvelles localités. En plus, s’assurer que le mouvement renonce définitivement à la pratique de la violence à l’endroit des populations civiles et des forces de défense et de sécurité.
Par ailleurs, la Mission onusienne affirme avoir déployé plusieurs renforts des éléments des Forces armées centrafricaines afin de mettre une certaine pression sur Sidiki Abbas et son mouvement. Toutefois, elle n’écarte pas la possibilité d’usage de la force en cas de non-observation par le mouvement 3R, des dispositions contenues dans l’Accord politique du 06 février 2019.
« La Minusca en coordination avec les Faca, a décidé de lancer cette opération qui se caractérise par l’envoi des renforts supplémentaires et une pression pour Sidiki. Au cas où il n’obtempère pas, ou ne prend pas en compte ces objectifs recherchés par la Minusca et les autorités, et bien, tous les moyens seront utilisés contre lui, y compris la force » a martelé Vladimir Montéiro.
Cet épisode intervient un jour seulement, après la mise en garde par la mission de l’ONU en Centrafrique au mouvement 3R, suite aux attaques récurrentes contre les positions des forces gouvernementales et onusiennes dans les régions du Nord-ouest du pays.
Alors que la Minusca et l’armée nationale décident de passer à la vitesse supérieure, les agitations des éléments de 3R inquiètent les populations des régions du Nord-ouest centrafricain qui ont encore à l’esprit, les massacres de Lémouna et de Koundjili perpétrés par ce groupe armé dans l’Ouham Pendé en mai 2019.