La pandémie de Covid-19 déclarée en Centrafrique en mars 2020 a relancé la machine couturière. Plusieurs couturiers se lancent dans la confection des masques artisanaux. Un apport significatif tant sur le plan sanitaire que sur la réduction du chômage.
Ils sont pour la plupart recrutés par les Organisations non gouvernementales (ONG) pour fabriquer les masques de protection. A la maison des jeunes de Malimaka dans le 5e arrondissement de Bangui, l’ONG Gédéon recrute des centaines de couturiers et repasseurs. Dans cette ONG, chaque couturier produit entre 100 et 400 masques artisanaux par jour.
« Pour produire un cache-nez, il suffit d’avoir un pagne avec un repasseur à côté, y compris le vaseline pouvant permettre au couturier d’avancer très rapidement. Pour gagner en efficacité, nous pouvons produire entre 200 et 400 masques par jour » a indiqué William, un couturier recruté par l’ONG Gédéon.
En Centrafrique, l’efficacité des masques chirurgicaux est de 3 à 5 heures et coute 1000 Fcfa à la pharmacie. Ce qui ne concorde pas forcement au pouvoir d’achat de la basse classe qui tourne vers les masques de fabrication locale.
« La fabrication locale coûte 250 voire 200 Fcfa. Ce qui nous permet d’en avoir accès facilement afin d’éviter cette maladie. Avec ce cache-nez de fabrication locale, on peut utiliser et laver après utilisation » a expliqué Tanguy, un utilisateur.
Ce recrutement massif booste le revenu des couturiers. » Nous avons recruté 45 couturiers hommes et femmes y compris. Ce qui leur permet de se réorganiser et d’avoir de l’économie » a indiqué Stève Poussindji, responsable de l’ONG Gédéon.
Outre ce travail que fait l’ONG Gédéon et bien d’autres organisations non gouvernementales, le ministère du plan avec l’appui de l’Union Européenne, recrute plusieurs milliers de couturiers qui confectionnent les masques artisanaux dans la capitale. Le gouvernement projette distribuer 10 millions de masques à la population pour se protéger contre le Covid-19.