En marge de la crise militaro-politique qui secoue la République centrafricaine depuis plusieurs décennies, des conflits intercommunautaires ont détérioré les relations entre les ethnies Goula et Rounga dans les Préfectures de Bamingui-Bangoran, de la Haute Kotto et de la Vakaga. La situation s’est empirée avec l’implication des groupes armés et les récentes violences dans la région du Nord-est. Mais pour une première fois depuis les dernières hostilités de février, ces deux communautés se sont serrés les mains et enterrer la hache de guerre le mercredi 29 juillet 2020 à Ndélé, Chef-lieu de Bamingui Bangoran.
Les récurrentes crises militaro-politiques qui secouent la République centrafricaine depuis les années 1990, ont durement fragilisé les relations entre les communautés. En plus du tissu économique brisé, ces crises à répétition ont créé des conflits intercommunautaires entre plusieurs ethnies dans le pays. Le dernier est celui qui oppose depuis novembre 2019, les communautés Goula et Rounga dans le Bamingui-Bangoran, la Haute-Kotto et la Vakaga par le truchement des groupes armés proches de ces ethnies. Des conflits raciaux ont fort longtemps détérioré les relations entre ces deux ethnies. La situation s’était empirée avec l’implication des groupes armés et les récentes violences qui ont occasionné de nombreux morts et d’importantes pertes matérielles.
Mais pour une première fois, depuis les dernières hostilités de février 2020, entachées de violences meurtrière, Goula et Rounga se sont serrés les mains et ont enterré la hache de guerre ce mercredi 29 juillet 2020 à Ndélé. Ces deux communautés se sont mises ensemble pour le bien de la République centrafricaine. La réconciliation s’est déroulée dans l’enceinte de la mairie de la ville. Ceci, grâce au travail abattu par les leaders communautaires et le gouvernement centrafricain.
Après plusieurs mois de séparation, ces communautés se disent consolées.
« Je suis très fier de cette initiative. Pendant 5 mois, nous sommes restés séparés. Mais aujourd’hui, on a eu la chance de nous retrouver ici à la mairie de Ndélé. Tout d’abord, je remercie le gouvernement pour avoir déployé cet effort en vue d’initier cette réconciliation » s’est réjoui Ousmane Amin, représentant de la Communauté Goula.
Même impression du coté des Rounga, qui apprécient également cette médiation.
« Je remercie les autorités locales de Ndélé pour l’effort déployé afin de nous réunir ici. Je pense que la hache de guerre est désormais enterrée et nous n’allons plus nous battre » a affirmé Adam Youssouf, représentant de la communauté Rounga.
Pour François Dieudonné Bata Wapi, Préfet de Bamingui Bangoran, « ce qui était impossible est devenu possible, car la mission première était de réconcilier les 2 frères devenus ennemis. Quand nous sommes arrivés, on a d’abord demandé le cessez-le-feu; ce qui nous a permis d’aller écouter les 2 communautés pour essayer de les réconcilier. C’était pas une tâche facile ».
Cette réconciliation arrive après plusieurs mois de violences intercommunautaires ayant occasionné la mort d’une centaine de personnes. Cependant, l’entente entre les 2 communautés a favorisé la libre circulation des personnes et des biens. Depuis deux semaines, les crépitements d’armes ont cessé dans la ville de Ndélé, capitale du Bamingui-Bangoran.