Près de deux (2) ans après le lancement à Paoua par le chef de l’Etat Faustin-Archange Touadéra, les opérations du Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) gagnent progressivement les villes du centre du pays. Le gouvernement a déployé une mission le mercredi 26 août 2020 à Bria dans la Haut-Kotto. L’objectif est de discuter avec les groupes armés en vue du lancement des opérations du DDR dans la région.
C’est une mission gouvernementale, conduite par le ministre en charge du développement de l’Energie et des ressources hydrauliques, Gontran Djono Ahaba. Cette mission de 3 jours a permis à la délégation de s’entretenir avec les groupes armés et d’acquérir la liste des éléments des mouvements armés pour le démarrage des opérations du DDR. Durant ces trois (3) jours, la mission a échangé avec les responsables locaux de six (6) groupes armés actifs dans la région.
Parmi les six groupes actifs, trois, MPC, MLJC et RPRC ont officiellement remis la liste de leurs combattants au gouvernement en vue de ces opérations. Cependant les 3 autres, UPC, FPRC et Anti-Balaka, sont encore réticents vis-à-vis de cette démarche. Pour les responsables de mouvements ayant répondu favorablement à cet appel du gouvernement, l’objectif est de respecter les termes de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation.
« Nous sommes venus remettre la liste des éléments, prêts pour les Unités spéciales mixtes de sécurité (USMS). C’est une liste de 40 personnes. Le but est de rester dans le cadre de l’accord de paix du 06 février afin que la paix règne dans la Haute-Kotto et dans notre pays en général » a affirmé Adayo Absakine, représentant du MPC.
Cependant, les groupes armés n’ayant pas officiellement remis la liste de leurs combattants, évoquent des raisons de sécurité. Pour eux, les rivalités entre les différentes communautés ne facilitent pas la résolution du conflit car l’insécurité dans les zones les plus reculées est souvent due aux conflits à caractère ethnique.
« Dans la Haute-Kotto voire au niveau de la frontière soudanaise, il n’y a pas de garantie sécuritaire. Le conflit entre les ressortissants de Bamingui et de la Haute-Kotto doit être résolu; pour que les habitants de Ndélé viennent ici et ceux d’ici se rendent à Ndélé et Birao sans être inquiétés. A partir de ce moment, nous pourrons déposer les armes » a fait savoir Osta Ali, chef militaire du FPRC de la Haute-Kotto.
Pour le chef de la mission gouvernementale, l’objectif de cette mission est atteint. Par ailleurs, il se félicite des résultats obtenus à l’issue des discussions avec les groupes armés.
« C’est un sentiment de satisfaction parce que les objectifs de cette mission sont atteints. La majorité des ex-combattants qui sont à Bria figure dans les différentes listes. Des gens se sont prononcés individuellement pour être inscrits. Si quelques-uns ne se sont pas inscrits, c’est peut-être des gens qui sont isolés. Je pense que les ex-combattants se sont inscrits à 80% » s’est réjoui Gontran Djono Ahaba, ministre en charge du développement de l’Energie et des ressources hydrauliques.
Cette mission gouvernementale s’est entretenu avec les six (6) responsables locaux de l’UPC, FPRC, MLJC, MPC, RPRC et Antibalaka. Elle intervient après la fin de la première phase de l’opération de désarmement et démobilisation des ex-combattants du FPRC, achevée le 09 juillet 2020 à Ndélé dans le Bamingui Bangoran.