Les habitants des quartiers riverains de Bangui et Bimbo s’inquiètent de la montée rapide des eaux de l’Oubangui. Frappés par les inondations de novembre 2019, ces familles craignent revivre les désastres de l’année dernière. Plusieurs d’entre elles envisagent déjà un déménagement tandis que d’autres attendent du gouvernement des mesures adéquates pour prévenir une nouvelle catastrophe naturelle.
Le fleuve Oubangui, long de plus de 1.000 kilomètres, longe une grande partie du sud de la République centrafricaine. En bordant ce cours d’eau en amont de Bangui, l’ambiance fait place à la méfiance. Ces derniers jours, l’augmentation du niveau des eaux inquiète les riverains. Partant de l’ambassade de France vers l’hôtel Oubangui, l’eau s’approche dangereusement de la grande route. Face à cette situation, certains habitants craignent le pire. Pour eux, le fait que les eaux gagnent les habitations est une catastrophe qui se prépare.
« Nous constatons ces derniers jours que les eaux du fleuve envahissent notre concession. La progression est très rapide. Les dégâts risquent d’être énormes par rapport à ceux de l’année dernière » craint une vendeuse de poissons.
Cependant, dans le septième arrondissement, c’est un autre phénomène qui voit le jour. Au quartier Nguito par exemple, lorsque le soleil se pointe au zénith, le niveau du fleuve augmente et le quartier est inondé. Situation similaire au quartier Mpoko bac, dans la commune de Bimbo où le fleuve a quitté son lit pour se diriger peu à peu vers le marché. Certains habitants cherchent déjà à plier bagage.
« L’eau sort de la fondation de la maison. L’année dernière, les inondations avaient démarré de cette manière. Avec cette allure, le niveau d’eau va dépasser celui de l’année dernière. La montée est très rapide car l’eau est entrain de gagner les quartiers. Nous avons très peur » témoigne Jean Pierre Ngbokoli, un riverain.
En novembre 2019, ce phénomène cyclique a provoqué le déplacement des milliers de personnes, occasionné la destruction des centaines de maisons d’habitations et couté la vie à quelques dizaines de riverains à Bangui et dans certaines villes de provinces. Par ailleurs, en vue d’éviter d’éventuelles catastrophes naturelles et humanitaires, ces habitants appellent le gouvernement et ses partenaires à agir en conséquence.