Originaires de la province de l’équateur dans le Nord de la République démocratique du Congo, frontalière avec la République centrafricaine, ces familles ont fui les exactions de l’armée nationale congolaise (FARDC) depuis le 24 mai 2020, pour trouver refuge sur le sol centrafricain. Face à cette urgence humanitaire, le HCR a déployé une mission de 5 jours à Kouango dans la Ouaka pour leur venir en aide.
Constituées d’ethnies Mönö, Banda-Yakpa et Langbachi, ces familles ont trouvé refuge sur le territoire centrafricain, précisément au village Toko-Kota à 20 km de Kouango, dans la Ouaka. Composés à majorité de femmes et d’enfants, ils sont environ 3000 à squatter sous les abris de fortune, conçus pour la circonstance. A part le Lingala, ils ne parlent que les dialectes de la région. Au village Toko-Koka, ces déplacés ont bâti plus de 900 abris en bâches et en pailles.
Sur ce camp provisoire, il n’existe ni école, ni centre de santé moins encore une aire d’aisance. L’accès à l’eau potable demeure une préoccupation. Le repas est irrégulier et malsain selon quelques témoins rencontrés. En parcourant ce camp de fortune, on peut apercevoir des visages crispés et ridés. Plusieurs réfugiés se disent victimes de violences et d’exactions de la part des hommes en armes de leur pays. Dépourvus de tout, ces personnes supplient les humanitaires de leur venir en aide.
« Les militaires sont venus nous prendre à partie. Et pour nous mettre à l’abri de leurs exactions, on a décidé de traverser. Ici, il n’y a pas d’hôpital. En cas de maladie, il faut aller jusqu’à Kouango. J’avais 4 enfants. J’en ai perdu 3, il m’en reste qu’un. Je n’ai ni habits, il me reste que cet enfant. J’attends que le HCR me vienne en aide » se lamente Sonia, une mère désespérée.
Rien ne peut empêcher pour l’instant, ces réfugiés, de pleurer. C’est un choc. Les agents du HCR déployés dans la zone, travaillent d’arrache-pied pour soulager la souffrance de ces derniers. Ils se disent disposés à apporter le minimum d’assistance à ce peuple frère.
« Le HCR en tant que partenaire traditionnel de l’Etat centrafricain, nous continuons toujours à soutenir cet effort du gouvernement dans le cadre de la protection, pour que ces gens aient au moins un minimum pour survivre » a fait savoir Jean Baptiste Kassala, associé à la protection au HCR.
Le village Toko-kota qui ne compte que 441 habitants a enregistré, en trois mois, plus 3000 refugiés, soit 1000 ménages. Aujourd’hui, sa population est fondue dans la masse. Pour les autorités locales, cette présence massive ne constitue pas une inquiétude.
« Avec l’installation de nos frères et concitoyens congolais sur notre territoire, j’espère que cette présence et les partenaires qui se mobilisent derrière eux, d’autres projets en matière d’éducation et de santé pourront faire surface. Et la population de Toko-Kota pourra en bénéficier » a rassuré Thierry Martinien Dongba, maire de Kouango.
Par ailleurs, le Haut-commissariat pour les réfugiés construit un camp sur une surface de 10 hectares à proximité du village Toko-kota. Ceci, pour relocaliser ces refugiés. Cependant, dans les prochains jours, ils seront dotés en vivres et kits de ménage.