A quelques trois mois de la tenue du premier tour des élections groupées, les acteurs du processus se concertent. L’Autorité nationale des élections (ANE), le cadre de concertation, le gouvernement, les partenaires internationaux et d’autres acteurs ont échangé le lundi 14 septembre 2020 à Bangui durant plusieurs heures sur le déroulement du processus. L’ANE a reconnu des difficultés et a fait des propositions pour recadrer le tir.
Au cours de cet échange, l’Autorité nationale des élections (ANE) a présenté un bilan encourageant des opérations d’enrôlement des électeurs. Selon l’institution, plus d’un million six cent (1.600.000) mille électeurs se sont enregistrés. Elle a demandé, cependant, qu’il lui soit accordé jusqu’au 8 octobre 2020 pour tout finaliser et mettre à disposition les listes électorales or, initialement, le délai de la publication de ces listes est fixé au plus tard le 27 septembre 2020.
Les nouvelles propositions de l’ANE ont suscité à la fois, espoir et doute parmi les acteurs.
« L’ANE nous a fait des propositions pour dresser un rapport sur les difficultés, assorti des recommandations. Ces recommandations sont d’abord de type opérationnel. A savoir, doublement des agents tablettes dans certaines zones et des recommandations sur le plan légal. La question qui s’est posée, c’est de savoir si on peut faire des aménagements au niveau légal pour aider l’ANE à boucler correctement le chronogramme » a confié Marcel Djimassé, membre du Comité d’appui au processus électoral.
Vu l’urgence de la situation, un conseil des ministres extraordinaire était prévu ce mardi 15 septembre 2020 pour statuer sur ces propositions. Toutefois, le Comité d’appui au processus électoral assure que les recommandations faites par l’ANE feront l’objet de consensus en impliquant toutes les institutions de la République. Ceci, pour voir dans quelle possibilité tenir le calendrier dans le délai constitutionnel.
« Le Premier ministre nous a dit qu’il avait l’intention de convoquer un conseil extraordinaire. Donc, le gouvernement va se pencher sur la question. Il ne manquera pas de prendre conseils auprès des institutions, de la Constitution, de la Cour constitutionnelle et de l’Assemblée nationale pour voir si avec les propositions de l’ANE, on peut tenir le délai constitutionnel » a renchéri Marcel Djimassé.
Ces tractations surviennent à une dizaine de jours de la convocation du Corps électoral par le président de la République et pendant que l’enrôlement se poursuit dans certaines localités de l’intérieur du pays et à l’étranger.