Le site de Lapago, situé dans la ville de Bambari dans la préfecture de la Ouaka, à environ 300 km de Bangui, abrite de milliers de personnes déplacées. En effet, plus de 2000 personnes ont fui leurs villages, assiégés par des hommes armés depuis le début de l’année 2020, pour se refugier sur ce camp de fortune. Ce site, appelé également sanctuaire de pénitence, se trouve à l’entrée de Bambari.
La majorité de ces personnes déplacées est constituée de femmes et d’enfants. Certains ont fui les exactions des groupes armés. D’autres par contre, ont vu leurs villages réduits en cendres. Vivre sur ce site n’est pas une partie de plaisir. Les occupants disent être confrontés quotidiennement à des difficultés de tous genres. Manque de nourriture, de l’eau potable, de médicaments et de couvertures. Suite à cela, certains décident de repartir dans leurs villages respectifs, malgré le danger qu’ils encourent.
« Ici, plusieurs enfants meurent du paludisme. L’environnement est très malsain. Nous sommes très malheureux parce que l’Etat nous a tourné le dos. Nous sommes au nombre de 2020 sur ce site. A cause de la faim, certains d’entre nous ont regagné les villages. Malheureusement, ils sont pris en otage par les éléments de l’UPC » témoigne Arcadius, un des déplacés.
Pour la plupart des cas, les causes sont liées au paludisme et à la malnutrition. Ces déplacés se plaignent du fait que le gouvernement ne leur vienne pas en aide.
« Voyez-vous même l’intérieur de cette case ! Il y a tellement de moustiques. On ne se nourrit que de gombos. Nos souffrances dépassent les limites. On n’a rien à manger car le gouvernement ne s’occupe pas de nous. C’est très pénible. Je me demande si l’Etat nous considère encore » se plaint Bernadette, une mère de famille.
Les déplacés du site de Lapago viennent pour la plupart des villages Bangagoudou et Agoudoumanda, dans la sous-préfecture de Bambari. Il est difficile pour eux de retourner chez eux, à cause de la présence d’hommes en armes, notamment des éléments de l’UPC du chef de guerre Nigérien Ali Darassa. Ils appellent le gouvernement à déployer rapidement les éléments des Forces armées centrafricaines (FACA) dans ces villages pour ramener la quiétude.