L’insécurité continue d’affecter plusieurs villes du Nord de la République centrafricaine. Dans la nuit du 18 au 19 octobre 2020, un enseignant a été assassiné par des hommes armés non identifiés. Ce meurtre a suscité de vives réactions à Bangui. Beaucoup de voix s’élèvent pour condamner ce crime et réclamer justice.
La rentrée scolaire 2020-2021 s’annonce difficile pour les enseignants dans la Sous-préfecture de Kabo dans l’Ouham. Dans la nuit du 18 au 19 octobre 2020, un enseignant a été froidement abattu par des hommes en armes, non identifiés non loin de chez lui. Cet assassinat a suscité de vives réactions à Bangui. Des voix s’élèvent pour condamner un crime « crapuleux de trop ». Selon des témoins locaux, l’enseignant a été criblé de balles alors qu’il s’opposait aux hommes armés qui voulaient lui ravir son téléphone. Pour les autorités locales, c’est un meurtre de trop.
« Kabo ne fait que subir des exactions les plus graves de la part des hommes armés qui s’y trouvent, parce qu’il n’y a personne pour les contrôler, ni la communauté internationale, ni le gouvernement. Avec l’assassinat de cet instituteur, c’est une situation qui nous dépasse » a déploré Clément Nobona, député de Kabo.
En dehors de sa profession, la victime était militant d’un parti politique de la localité. A cet effet, des réactions fusent de partout pour condamner son assassinat. Le parti politique Patrie qui ne cache pas son indignation et sa colère face à cet acte, exprime sa solidarité à la famille du disparu.
« Je voudrais d’abord exprimer toute ma solidarité à la famille de ce patriote et combattant de la liberté qui s’était engagé à faire en sorte que nos idéaux prospèrent dans cette ville abandonnée à la merci des mercenaires. C’est une réaction de colère car face à cette situation de dégradation sécuritaire, d’aucuns pensent que le pays est entrain de se développer » a déploré Crépin Mboli-Goumba, président du Patrie.
A la veille de ce meurtre, l’ONG Médecins sans frontières a, dans un communiqué rendu public le 17 octobre 2020, annoncé la réduction de ses activités à Kabo, suite à un incident avec les groupes armés. A l’approche des élections de 2020, certains groupes armés signataires de l’accord de paix du 6 février 2019, brillent par des assassinats, enlèvements et autres formes d’exactions sur les populations civiles. Une situation qui renforce la crainte des acteurs électoraux quant à la possibilité de battre librement campagne dans les zones contrôlées par ces groupes armés.