Les députés centrafricains ont adopté ce 29 octobre 2020 avec amendement, le projet de loi des finances pour l’exercice 2021. A l’issue de la décision des parlementaires, le prix de la carte nationale d’identité est maintenue à 4500 francs CFA en attendant les résolutions de la Commission conjointe gouvernement-parlement sur la société AL-Madina qui sera mise en place.
Les débats ont été houleux ce jeudi 29 octobre autour de l’attribution du marché de confection de la carte nationale d’identité par le gouvernement à la société Al-Madina. Du groupe parlementaire Renaissance de Augustin Agou, en passant par le MLPC de Martin Ziguélé ou encore le Chemin de l’Esperance de Abdou Karim Meckassoua, tous s’opposent à la proposition du gouvernement qui a fixé unilatéralement à 6000 francs CFA, le prix de confection de la carte nationale d’identité. Dans le camp de l’opposition, plusieurs élus ayant voté contre cette loi sont remontés contre le gouvernement. Pour eux, le peuple a été victime d’une grosse manigance.
« j’ai rejeté ce texte parce que, le président de la République Faustin-Archange Touadéra, le premier ministre Firmin Ngrébada et les deux ministres, Henri Wanzet ainsi que Henri-Marie Dondra, tous les 4 sont à l’origine de cette manœuvre dilatoire. Personnellement, je ne peux cautionner une telle manœuvre » a déploré Christian Noël Wago, député de l’URCA.
Dans le camp de la majorité présidentielle, favorable au vote, l’on propose la mise en place d’une commission afin de proposer des solutions idoines sur l’affaire Al-Madina qui fait encore polémique dans le pays.
« Nous soutenons la proposition de la Commission finances qui préconise entre autre, la mise en place d’une commission gouvernementale ou parlementaire pour réexaminer les cahiers des charge des prestataires afin de déterminer précisément la base de la tarification; et en attendant les conclusions de cette commission d’enquête, de maintenir le prix à 4500 francs » a recommandé Aimé Serge Singa Bengba, président du groupe parlementaire Trait d’Union.
Le gouvernement de son côté se réjouit de ce vote qui lui permet d’avoir les moyens de sa politique.
« Je ne peux que féliciter les honorables députés et la Commission des finances qui ont fait un travail remarquable, en allant très loin, en fouillant, en interpellant les différents hauts responsables qui gèrent les deniers de l’Etat à venir discuter des questions contenues dans cette loi de finances » s’est réjoui Henri-Marie Dondra, ministre des Finances et du Budget.
Ce vote est une manche de victoire pour les leaders du mouvement 4500 dirigé par Paul Crescent Beninga. Le budget de l’Etat pour l’exercice 2021 se chiffre à plus de 330 milliards de francs CFA en dépenses, pour 135 milliards en ressources propres et 151 milliards de ressources extérieures.