Il y a 24 ans aujourd’hui, jour pour jour, l’ex-empereur Jean-Bedel Bokassa quittait la terre des hommes. Considéré comme le bâtisseur de la République, les centrafricains gardent encore des souvenirs diversifiés de son règne.
Durant 13 ans de règne (1966-1979) à la tête de l’Etat centrafricain, qu’il avait transformé en empire trois ans avant sa chute, Jean-Bedel Bokassa a su façonner son image en bâtisseur de la République centrafricaine. La création de l’armée centrafricaine, la relance de l’économie à travers la promotion de l’agropastoral, la fondation du système éducatif sont entre autres des actions positives qui ont marqué le régime Bokassa.
Durant son règne, Bokassa a su garantir la sécurité du peuple centrafricain, la stabilité des institutions de la République malgré l’effectif insignifiant des soldats de l’époque. Pour ceux qui ont vécu cette époque, malgré les nombreux dérapages, l’homme était toujours actif dans le règlement de problèmes socioprofessionnels.
« Les sanctions, il les administrait avec excès de zèle et la méchanceté du centrafricain, il a eu à connaitre beaucoup de bavures qui l’ont emmené au déclin. Il a sécurisé la Nation. L’étendue du territoire était bien protégée même si les militaires étaient mal-payés, peu nombreux. On sentait la présence de l’Armée sur toute l’étendue du territoire. Toutefois à la fin de son règne, on connaissait des arriérés de salaires mais il quittait Béréngo pour venir palier ce problème » a témoigné Honoré Douba, écrivain et ancien ministre.
Beaucoup de centrafricains comme Honoré Douba se souviennent encore de la fermeté de Jean Bédel Bokassa.
« La fermeté n’existe plus de nos jours. Les enseignants formés par l’Etat sont dans le privé. Les médecins dans leurs cliniques privées, négligent les établissements publics. C’est un laisser-aller total au sommet de l’Etat » a déploré Honoré Douba.
Le couronnement de Jean-Bedel Bokassa comme Empereur en 1977, a créé des remous sociaux. Il sera alors lâché par la France, son principal soutien qui va monter l’opération Barracuda, opération militaire qui va le renverser en 1979 et installer David Dacko au pouvoir. De retour au pays après plusieurs années d’exil, Jean Bedel Bokassa sera jugé puis condamné à mort par la justice en 1987. Il sera gracié 6 ans plus tard par André Kolingba, président de l’époque. L’ex-empereur de Centrafrique décède le 3 novembre 1996 en pleine mutinerie d’une partie de l’armée nationale contre le pouvoir d’Ange Félix Patassé.