Les travaux de réhabilitation de la route Bossemptélé-Bozoum dans l’Ouham-Pendé ont du plomb dans l’ail depuis plus d’un an. La dégradation avancée de cette route met en difficulté les usagers qui n’arrivent pas à transporter et écouler leurs produits champêtres. Malgré le décaissement par le gouvernement de 250 millions de francs CFA pour la réhabilitation de cette voie, les travaux n’ont pas abouti.
A l’issue d’une enquête réalisée par Radio Ndeke Luka, la route qui relie Bossemptélé et Bozoum, chef-lieu de l’Ouham-Pendé fait 87 km. Elle connait une dégradation avancée. Presque toutes les infrastructures sont délabrées. Les paysans de cette zone n’arrivent pas à évacuer leurs produits champêtres. Les usagers, eux, ont de la peine à circuler librement. Selon les habitants de cette région qui ont accepté de nous parler, il faut passer 4 à 5 heures pour parcourir cette distance.
Le gouvernement, de son coté, n’est pas resté insensible à cette plainte de la population laborieuse de l’Ouham-Pendé. Il a décaissé en 2018 plus de 250 millions à l’entreprise SPEEDMAT pour la réhabilitation du tronçon. Les travaux devraient débuter en août 2018 pour s’achever en décembre 2019. Cependant, ils n’ont pas abouti, en dehors de quelques dégagements effectués au lendemain du lancement des travaux. Et depuis un an, plus rien ne se fait.
« La route demeure toujours impraticable. Depuis 2018, les travaux n’ont pas atteint 45 kilomètres. Ils se sont arrêtés au village Bongalo. Les engins destinés pour les travaux sont tous en panne et parqués derrière la brigade de gendarmerie de Bossemptélé et la maison des jeunes de Bozoum » a fait savoir Justin, un habitant de Bossemptélé.
Face à l’urgence de l’heure, Radio Ndeke Luka a pu rencontrer le 19 novembre 2020 le ministre des Finances, Henri Marie Dondra pour en savoir davantage. Toutefois, celui-ci se réserve de tout commentaire. Le patron du portefeuille centrafricain nous a renvoyés vers les responsables de l’entreprise SPEEDMAT en charge de l’exécution des travaux pour plus de précisions. Chose faite.
Pour Jean Symphorien Mapenzi, directeur-gérant adjoint de cette entreprise, le gouvernement n’avait pas totalement versé les 258 millions de francs CFA destinés à la réhabilitation de ce tronçon. Et qu’il reste, selon lui, 104 millions de FCFA à décaisser. En plus, l’intéressé nous a remis des documents d’évaluation contradictoire du tronçon Bossemptélé-Bozoum. Conclusion, il faudrait, selon l’entreprise, plus d’un milliard seize millions de FCFA pour que la route en terre, longue de 87 kilomètres, soit opérationnelle.
Pour l’instant, Radio Ndeke Luka n’a pas vraiment obtenu d’explications claires de la part de cette entreprise. En revanche, selon plusieurs sources, l’attribution du marché à l’entreprise SPEEDMAT aurait eu la bénédiction de l’ancien premier ministre Simplice Matthieu Sarandji. Or, ces derniers seraient liés par des liens de parenté.