Le dernier rapport d’Amnesty International publié le 24 octobre 2020 sur la justice en République centrafricaine continue de faire réagir le milieu judiciaire. Le parquet général se réjouit des conclusions de ce rapport et considère que les points évoqués traduisent la réalité du secteur judiciaire dans le pays.
Pour le parquet général qui apprécie cette initiative, ce rapport est impartial et sans bienveillance. Il précise même qu’Amnesty International a rendu un hommage aux tribunaux ordinaires suite à l’organisation des sessions criminelles. Selon le procureur général près la Cour d’Appel de Bangui, Amnesty International salue le travail abattu par le parquet général.
« Je tiens à saluer ce rapport d’Amnesty International. C’est un rapport neutre, indépendante, objectif, sans parti pris et sans complaisance. Intitulé: Au procès, ces chefs de guerre ont baissé la tête, ce rapport rend hommage à la Cour d’Appel de Bangui notamment, la session criminelle. Tout ce que nous disons tout bas lors des sessions criminelles, est apprécié par l’organisation » a fait savoir Eric Didier Tambo, procureur général près la Cour d’Appel de Bangui.
Dans le rapport d’Amnesty International de 51 pages, l’organisation a demandé aux tribunaux ordinaires d’organiser six (6) sessions criminelles dans le pays. Cependant, d’après la Cour d’Appel, la situation sécuritaire encore fragile dans d’autres régions du pays ne favorise pas la tenue de toutes ces audiences criminelles.
« Chaque Cour d’appel doit tenir au moins deux sessions criminelles par année. Avec la présence des groupes armés, il y a une juridiction du pays qui n’est pas opérationnelle. Il s’agit de la Cour d’Appel de Bambari. Suite à cela, le gouvernement a pris des mesures administratives. Des dossiers criminels issus de ces zones, ont dessaisi systématiquement ces juridictions au profit de la Cour d’Appel de Bangui » a renchéri le procureur général près la Cour d’Appel de Bangui.
Par ailleurs, le procureur indique que les deux sessions criminelles de cette année sont repoussées au début de l’année 2021. Selon lui, jumeler une session criminelle aux échéances électorales est quelque chose d’irréalisable. Pour l’instant, plus de 100 dossiers sont en état d’être jugés par la Cour criminelle. Il s’agit entre autres de dossiers de viols, de coups mortels, d’associations de malfaiteurs, de crimes de dénier public, de vols à mains armées et de détention d’armes et munitions de guerre voire de pratique de charlatanisme et sorcellerie.