Au lendemain des élections présidentielle et législatives émaillées de violence à l’intérieur du pays, la situation sécuritaire demeure volatile en Centrafrique. Sans affrontement armé, certaines villes sont passées sous le contrôle des rebelles de la coalition des groupes armés et de nombreuses scènes de pillage ont été rapportées.
Si officiellement aucun combat n’a été rapporté durant ces dernières 48 heures, de nombreuses scènes de violences ont émaillé les scrutins groupés du 27 décembre 2020 suivi de l’occupation de certaines villes par les groupes armés.
La ville de Bouar s’est réveillée avec des tirs nourris d’armes à feu de tous calibres empêchant les électeurs à se rendre aux urnes. En effet, cette grande ville qui abrite la zone de défense du Nord-ouest est passée sans la moindre difficulté sous le contrôle des hommes armés. Ces derniers y ont semé la panique et libéré les prisonniers de la maison d’arrêt centrale. Ce climat peu rassurant n’a pas permis la tenue du vote dans la ville.
« Ils ont pillé certains services publics à l’exemple de la Douane. Ils ont aussi pillé les bases de certaines ONG humanitaires » ont témoigné certaines sources locales.
Les mêmes scènes de panique, de menace et d’incendie du matériel électoral ont été signalées à Bocaranga, à Koui, Ngaoundaye, Niem, Yelewa, Baboua, Béloko et Cantonnier, toutes, des localités du Nord-ouest.
Dans la Nana Mambéré (ouest) en début de soirée, les combattants de 3R ont investi la ville de Carnot, tirant des coups de feu en l’air. Après avoir créé la panique, ils ont saisi et incendié les bulletins de vote ainsi que tout le matériel électoral. La nouvelle a créé une psychose généralisée à Berberati située à quelque 100 Km de là.
Une autre localité où la présence des rebelles de la coalition des groupes armés est signalée ce lundi 28 décembre, est Baoro, située à 60 Km de Bouar. Dans cette ville occupée sans affrontement, des bâtiments publics et privés auraient été vandalisés.
La ville de Bossangoa dans laquelle s’est retranché fin novembre 2020 l’ancien président François Bozizé, accusé d’être à l’origine du trouble sécuritaire dans le pays, tourne au ralenti. Les électeurs n’y ont pas eu la chance de se rendre aux urnes en raison de menaces d’hommes armés et de crépitements d’armes.
La tension reste vive également à Boali, situé à 95 kilomètres dans le Nord-ouest de Bangui. Dans cette ville secouée depuis près de deux semaines par des combats intenses entre rebelles et forces armées centrafricaines appuyées par leurs alliés et la Minusca, on signale toujours la présence des rebelles qui rodent autour de la localité.
« Il n’y a pas la quiétude à Boali. Toute la population, vieux, jeunes et enfants sont dans la brousse. Les éléments des Forces armées centrafricaines appuyées par les casques bleus de la Minusca et les soldats russes se trouvent au niveau de Boali 3. Cependant dans la brousse, les rebelles se promènent » a affirmé à Radio Ndeke Luka un habitant de Boali.
Cependant à Bozoum dans l’Ouham-Pendé secouée elle aussi par la présence des combattants rebelles, les activités tentent de reprendre. Ce regain de tension a paralysé et continue de paralyser les activités socioéconomiques sur une bonne partie du territoire centrafricain.
Alors que ces violences sont rapportées ça et là à l’intérieur du pays, les autorités de Bangui et la Minusca se félicitent du déroulement des scrutins du 27 décembre. Elles appellent la population au calme et rassurent que des mesures sont en cours afin de pacifier le pays.