Au lendemain de la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle donnant Faustin Archange Touadéra gagnant au premier tour avec 53, 92 %, une frange de candidats conteste déjà les résultats en annonçant la saisine de la Cour constitutionnelle.
Au cœur de cette contestation des résultats provisoires de la présidentielle du 27 décembre 2020, des accusations de fraudes, notamment par le biais d’un recours de plus en plus au vote par dérogation.
Anicet Georges Dologuélé crédité de 21,01%, et Martin Ziguélé arrivé troisième en totalisant 7,46%, entendent saisir la justice pour un certain nombre d’irrégularités ayant entaché ce scrutin.
« Il y a cinq ans, j’avais reconnu la victoire de Faustin Archange Touadéra moins d’une heure après l’annonce des résultats provisoires de l’ANE. Je suis un républicain, obstiné et impénitent et c’est précisément à cause de ces valeurs que je ne m’associerai pas à cette escroquerie électorale, à cette farce qu’on veut servir à mes compatriotes. Je ne reconnaîtrai donc pas ces résultats et déposerai un recours à la Cour Constitutionnelle », a justifié le candidat de l’URCA.
Martin Ziguélé de son côté relève des griefs dans le code électoral lors du vote.
» Nous avons adopté une disposition nouvelle qui fait obligation au président de chaque bureau de vote d’afficher, devant le bureau de vote, les résultats signés de tous les représentants des partis pour la transparence du processus. Je note simplement que depuis que les élections se sont organisées, nulle part les résultats n’ont été affichés pour l’attention des témoins. Tout a été mené comme des résultats ultra confidentiels, jusqu’à ce qu’on nous proclame des résultats des élections qui contiennent même des résultats qui viennent de bureaux de vote dans des provinces qui n’ont jamais participé aux élections », a martelé M. Ziguélé
Le président du Parti pour l’unité et la reconstruction (PUR), Eddy Symphorien Kparekouti, appelle la classe politique à suivre la voie tracée par la loi électorale.
« Il s’agit des résultats provisoires issus des urnes même si un certain nombre de garanties sécuritaires et quelques irrégularités n’ont pas été réunies. L’ANE n’a fait que proclamer l’expression populaire des centrafricains. Que tout se fasse dans le respect des institutions républicaines dans ce processus électoral en cours jusqu’à la proclamation définitive. Les contestations n’ont pas raison d’être car tous savaient que ces élections ne seraient pas crédibles », a-t-il affirmé.
Dans ces élans de contestation, seule la cour constitutionnelle tranchera les contentieux électoraux le 19 janvier prochain.