Une semaine après l’offensive de la coalition des groupes armés dans les faubourgs de la capitale, la vie tente de reprendre progressivement dans les zones affectées. Cependant, plusieurs habitants de cette partie de Bangui redoutent encore la reprise des hostilités.
Théâtre des affrontements, il y a quelques jours entre les combattants rebelles de la CPC les Forces armées centrafricaines (FACA), appuyées par les casques bleus de la Minusca et les éléments russes, le calme règne dans la périphérie Nord de Bangui. Quelques commerces et activités ont repris et la vie reprend progressivement son cours normal dans la zone.
Un peu plus en profondeur dans le secteur Bégoua 3, plusieurs impacts de balles sont visibles sur des habitations. Les Forces loyalistes accompagnées de leurs partenaires, sont régulièrement en patrouilles dans cette zone. Pour bon nombre d’habitants de Bégoua 3, ces différentes patrouilles les rassurent même si la peur continue de gagner les esprits.
« On en veut pas aller loin, raison pour laquelle on est là. Parfois on observe les patrouilles des FACA ou des forces onusiennes. Pas plus tard que hier, j’ai vu passée une patrouille des forces russes vers le bas. Pour l’instant, nous nous sentons en sécurité mais la peur est toujours là » a affirmé une habitante de Bégoua interrogé par Radio Ndeke Luka.
Ce quartier de plusieurs milliers d’habitants est en partie désert, des étuis de cartouches jonchent le sol. Quelques familles malgré tout bravent la peur et sont encore à leurs domiciles.
Après les violences, vigilance oblige. Un peu plus en profondeur au bas de la colline, il règne un silence de cimetière. C’est ici que Jacques Nguim, 65 ans, vit avec sa famille. Sa maison a été touchée par une roquette, heureusement, sa vie et celle des membres de sa famille ont été épargnées. Admis à la retraite, il n’a plus les moyens pour refaire sa maison.
« Le projectile est venu traverser le mur de mon salon. Cela allait me souffler mais Dieu est grand, j’ai la vie sauve ainsi que ma famille. Le jour tout comme la nuit, je ne dors pas. Je suis sous la véranda ou dans la maison. En pensant à ce qui peut m’arriver à tout moment. Je suis dépourvu de tout moyen voire la nourriture, » a témoigné Jacques Nguim.
Pour pallier toute éventualité, un numéro vert a été mis en ligne par les autorités pour permettre à la population de remonter toute information suspecte. L’initiative est saluée par de nombreux habitants de Begoua qui affirment avoir contribué déjà à l’arrestation de certaines personnes suspectes. Toutefois, la présence des forces alliées sur la barrière du PK12 ainsi que les patrouilles conjointes dans le secteur Nord rassurent la population qui ne demande rien que la paix.