Suite à l’offensive des groupes armés aux portes de Bangui le 13 janvier 2021 et la contre-offensive des forces loyales qui s’en est suivie, plusieurs centaines de personnes ont été contraintes de quitter leurs domiciles. Dans la concession de l’école Houphouët Boigny au Pk 22 sur la route Damara, plus de 2.000 personnes élisent domicile depuis 2 semaines. Cependant, celles-ci vivent dans des conditions difficiles.
Contraintes de quitter leurs domiciles suite aux affrontements entre les rebelles de la CPC et les Forces armées centrafricaines, appuyées par leurs alliés, dans les faubourgs de la capitale, ces hommes, femmes et enfants ont trouvé refuge depuis 2 semaines au PK22 route de Damara. En effet, ces personnes déplacées vivent dans des conditions difficiles.
Dans la cour de l’école Houphouët Boigny, une dizaine d’enfants venant des villages Zado, Beyere et Bodonkpo, durement affectés par les combats, jouent au cache-cache. Cependant, ces jeux d’enfants cachent bien d’autres problèmes. Ils sont exposés à plusieurs cas de maladies car ne bénéficiant d’aucune assistance médicale. Des voix s’élèvent également pour appeler le gouvernement à l’aide.
« Que la paix revienne car nous sommes dans une situation difficile. Les autorités du pays doivent nous venir en aide. Les enfants sont là, bien malades mais sans assistance médicale. Plusieurs cas de paludisme sont également signalés parmi ces derniers » déplore Flore Matefara, une des déplacés.
Alors que la situation humanitaire des déplacés se d&dégrade davantage, un calme précaire est observé après les opérations militaires menées contre les rebelles dans les localités de Zado, Beyere et Bodonkpo. Au bénéfice de ce travail, le gouvernement encourage les déplacés à regagner leurs villages. Même s’ils sont d’accord, ceux-ci posent des conditions.
« Nous étions forcés à nous déplacer par rapport aux agressions des rebelles. C’est le gouvernement qui doit assurer notre sécurité afin que nous rentions chez nous. En attendant, il faut aménager des sites en bâches pour pouvoir protéger les enfants que nous avons en charge avant de penser à un retour » a fait savoir Honoré Bassangou, un autre déplacé.
En attendant une solution structurelle au problème, l’archidiocèse de Bangui fait une évaluation des besoins et plaide pour une assistance humanitaire.
« Je suis venue m’imprégner de leurs besoins en matière de santé. Je les ai écoutés, ils se sont plaints des conditions dans lesquelles ils vivent. On a constaté qu’il y a beaucoup de cas de diarrhées, de vomissement, de paludisme et qu’il n’y a pas d’eau potable. Même s’approvisionner en nourritures, c’est un véritable problème » déplore sœur Lydie Degue Nambona, coordonatrice de CODIS, une organisation de l’Archidiocèse de Bangui, après une visite effectuée le dimanche 31 janvier 2021 sur le site.
Les déplacés rapportent des cas de viol attribués à la Coalition des groupes armés (CPC). Mais en attendant un jour meilleur pour leur retour chez eux, ils doivent affronter quotidiennement les difficultés en écoutant les louanges qui les consolent sur ce site improvisé.