Le procès de Alfred Yekatom Rombhot et de Patrice Edouard Ngaïssona se poursuit devant les juges de la Cour pénale internationale. A la reprise ce lundi 15 mars, l’audience était consacrée à la déposition du premier témoin, présenté par l’accusation.
A l’entame de cette audience, le premier témoin protégé, dont le code est « P-2682 », a pris toute la journée pour sa déposition. Avec une image broyée, on entendait seulement la voix d’une femme relatant en sango (langue nationale centrafricaine), sa triste histoire pendant les attaques qui auraient été commises contre les civils de la communauté musulmane en 2013. Des attaques qui auraient fait d’elle une veuve, car son mari aurait été tué ce jour au quartier Boieng ainsi que d’autres civils.
La femme répondait aux différentes questions de Eric Iverson du bureau du procureur et du juge président Bertram Schmitt. Parmi les questions, « Est-ce que vous avez déjà entendu parler des Séléka ? Savez-vous d’où est-ce qu’ils viennent ? Avez-vous entendu parler des Antibalaka ? Votre mari avait-il un téléphone portable? ». Le témoin a répondu à toutes ces questions tout en précisant les circonstances dans lesquelles elle a entendu parler des Séléka et Antibalaka. Elle a également affirmé que son mari avait bel et bien un téléphone portable à l’époque.
« J’ai entendu parler des Séléka lorsqu’il sont entrés à Bangui. Je les avais vus au marché dans leurs véhicules. Certains parlaient arabe et d’autres parlaient une langue que je ne comprenais pas. J’ai entendu parler des Antibalaka sauf que nous n’étions pas au courant de ce qui allait se passer » a fait savoir le témoin.
Le témoin « P-2682 » a poursuivi sa déposition avec l’histoire de sa fuite vers N’djamena, la capitale tchadienne et comment elle vivait sur le site des réfugiés.
Après l’accusation, Me Paolina Massida qui représente les victimes a pris la parole pour aussi poser des questions. A la question de savoir si ces événements ont mis le témoin dans un état presque maladif, la femme a répondu oui, car elle en souffrait toujours. L’audience a repris ce mardi 16 mars avec le contre-interrogatoire de la défense.
Alfred Yekatom Rombhot et Patrice Edouard Ngaïssona sont accusés de crimes de guerre et crimes contre l’humanité qu’ils auraient commis en République centrafricaine entre 2013 et 2014.