Le procès des deux responsables de la milice Antibalaka se poursuit devant la Cour pénale internationale à La Haye aux Pays-Bas. L’audience de ce 25 mars 2021 a été toujours consacrée à la déposition du 3ème témoin présenté par l’accusation. Ce dernier fait partie du groupe d’experts des Nations-Unies sur les groupes armés en République centrafricaine.
Pour ce jeudi 25 mars 2021, la défense des deux accusés a posé des questions au témoin nommé P-0287 sur les différents points des trois rapports qu’il a présentés mercredi.
Le débat a été contradictoire sur le 3e rapport de décembre 2015. Les travaux du groupe d’expert présentés par le témoin P-0287 ont mis en exergue des témoignages, des interviews, des photographies dans lesquels les miliciens Antibalakas reconnaissent Alfred Yekatom Rombhot et Patrice Eduard Ngaissona comme leurs leaders.
Arguments contre arguments, la défense a remis en cause les paragraphes 23, 25 et en particulier le paragraphe 28. Selon Me Thomas Hannis, le processus de vérification et de collecte des informations n’a pas été respecté par le groupe d’experts. Pour étayer son argument, l’avocat de la défense a posé certaines questions au témoin. Est-ce que ce rapport respecte le processus de vérification de preuves ? Les membres du groupe d’expert ont-ils rencontré Alfred Yekatom Rombhot ou les miliciens Antibalaka dans leurs quartiers généraux à Bangui ou en provinces ?
Le témoin serein, déclenche son micro et précise que « Le processus n’a pas respecté toutes les normes de vérification à cause des difficultés sur le terrain ». La défense a donc demandé au président de la Cour de remettre en perspective ce rapport. Car selon les avocats de Alfred Yekatom Rombhot et Patrice Edouard Ngaïssona, le rapport manque de transparence et les sources ne se corroborent pas.
Ensuite l’audience est passée à huis clos partiel pendant 15 minutes. A la reprise, Me Alexenders Knoops de la défense a abordé le même témoin sur la partie du rapport qui parle de la coalition Séléka. L’enjeu est de savoir entre les Antibalaka et les rebelles de la Séléka qui ont défendu la bonne cause durant cette crise. Quelle est la composition de la coalition Séléka ? Demande Me Knoops. Le coup d’Etat du 24 mars 2013 est-il une invasion étrangère ?
Le témoin P-0287 défend le rapport à travers cette réponse : « Nos experts ont restitué dans leurs rapports que la coalition Séléka est composée en partie de centrafricains, tchadiens et soudanais. Ils ont précisé que la Séléka n’a pas d’autres ambitions que de remplacer le régime précédent ». L’audience, suspendue jeudi soir, a repris le vendredi 26 mars 2021.