L’Union européenne n’est pas satisfaite du premier tour du 23 janvier 2011 en Centrafrique. Elle pourrait même geler sa contribution au second tour des législatives du 27 mars, boycotté par l’opposition. Selon plusieurs sources, Catherine Ashton, la chef de sa diplomatie, l’a fait savoir par lettre à François Bozizé.
Le rapport de deux experts mandatés par Bruxelles souligne que « les scrutins du 23 janvier semblent, au-delà des problèmes logistiques, avoir été marqués par des irrégularités et des fraudes à différents niveaux ».
À en croire ce document, « la garde présidentielle a, semble-t-il, apporté son concours aux nombreuses manœuvres frauduleuses et irrégularités ». Le « nombre très élevé de votes par dérogation » pose notamment question : il varie entre la présidentielle et les législatives, ce qui est naturellement impossible dans un vote couplé.
Joint par Radio Ndeke Luka, Fidel Gouandjika, porte parole du gouvernement centrafricain affirme qu’« il y a plusieurs rapports qui ont été établis par tous les experts nationaux et internationaux y compris les observateurs, ces rapports se contredisent, mais ce qui nous intéresse c’est la résultante de la compilation de tous ces rapports que la cours constitutionnelle a fait et qui est assortie de plusieurs recommandations pour les futures élections. Ainsi le rapport interne de l’Union européenne n’engage qu’elle et l’opposition politique centrafricaine ».
En conséquence, l’Union Européenne n’a pas assisté à l’investiture de François Bozizé, le 15 mars dernier. Seul l’ambassadeur de France ainsi que les consuls du Danemark et du Royaume-Uni étaient présents, aux côtés des présidents tchadiens, équato-guinéens, et gabonais.