Alors que l’armée nationale appuyée par des instructeurs russes poursuit sa campagne contre les rebelles de la CPC à l’intérieur du pays, le gouvernement alerte sur les actions déstabilisatrices d’une ONG internationale. Selon les autorités centrafricaines, des soupçons d’atteinte à la sureté intérieure de l’Etat pèsent sur une responsable de l’ONG AGEH. Information rendue publique le 02 avril 2021 lors d’une conférence de presse regroupant au moins cinq (5) ministres à Bangui.
Cette dénonciation portée par les Hautes autorités centrafricaines vise l’ONG AGEH (association pour l’assistance au développement), une ONG allemande présente en Centrafrique depuis six ans mais sans aucune reconnaissance officielle. Selon le ministre de la sécurité publique, Général Henri Wanzet Linguissara, le point d’inquiétude c’est la distribution des appareils téléphoniques de marque Thuraya et de l’argent à des inconnues par la responsable de l’ONG suspectée.
« Le procureur de la République a émis un mandat de perquisition au domicile de cette femme au quartier Ngaragba. A l’issue de cette perquisition ; nous avons découvert un important nombre de téléphones Thuraya et autres portables en quantité suffisante avec des cartes SIM » précise le ministre de la sécurité publique.
En poursuivant, le ministre Wanzet a indiqué un membre de cette ONG est déjà interpellé par la gendarmerie, il s’agit du Responsable du Centre Catholique Universitaire de Bangui.
« Il est mis aux arrêts car, il s’est présenté comme représentant national de l’ONG AGEH en Centrafrique » ajoute-t-il.
Sur la même ligne, les ministres des affaires étrangères, de l’action humanitaire, de la coopération et de poste et télécommunication ont attesté qu’ils ne reconnaissent pas cette ONG. C’est dans cet ordre d’idée que le ministre Ange Maxime Kazagui, porte-parole du gouvernement appelle à la vigilance.
« Notre pays est bien l’objet de déstabilisation à travers toutes manœuvres possibles. Et donc mes collègues et moi, voudrions appeler à la vigilance de la population, de nous informer de toute action de ce genre des ONG nationales et internationales, fussent-elles, qui pourraient avoir des relents d’action de déstabilisation » prévient Ange Maxime Kazagui.
C’est une première depuis le déclenchement de l’état d’urgence en Centrafrique qu’une ONG internationale est suspectée d’activités subversives dans le pays. Face à cela, le gouvernement durcit sa position vis-à-vis des ONG en leur imposant désormais de se munir d’un ordre de mission ou d’une autorisation spéciale signée par la gendarmerie afin de circuler hors de la capitale.