Au moment où le monde entier aspire à une santé de qualité, les centrafricains, de leur côté, ont du mal à bénéficier des services de santé de qualité. Bien qu’ils souffrent de diverses maladies, ils fréquentent moins les hôpitaux. Pour certains responsables sanitaires, le faible revenu et les crises sanitaires et sécuritaires seraient à l’origine de cette défection.
En 2020, le centre hospitalier universitaire communautaire de Bangui a noté une faible fréquentation de ses services. Plus de 36.000 consultations ont été énumérées contre 42.000 en 2019. Pour les responsables sanitaires, ce faible taux se justifie par la pandémie de Covid-19, à l’instabilité sécuritaire voire le faible revenu des ménages.
« En 2020, nous avons connu la pandémie de coronavirus. Beaucoup de malades ont fui l’hôpital. Toutes ces données nous ont permis d’orienter nos actions afin de voir par où commencer en 2021 et par où améliorer. Alors, je prie toute la population de nous faire confiance en venant à l’hôpital » a lancé Abel Assaye, directeur de centre hospitalier communautaire de Bangui.
Cependant, plusieurs centrafricains pointent du doigt le comportement du personnel soignant, le manque de moyen subséquent et les rackets.
« D’abord, les gens hésitent d’aller à hôpital par manque de moyens. Lorsque tu arrives et que tu n’as pas d’argent, en face tu as des ordonnances, c’est fini. Ils sont toujours prêts à rançonner la population. Raison pour laquelle, les gens se rendent massivement dans les pharmacopées. Ajouter à cela, le mauvais accueil qui n’est plus comme auparavant » a témoigné un habitant de Bangui.
Par ailleurs, l’avènement des centres de santé privés a permis de désengorger les hôpitaux du pays. Ces dispensaires privés, malgré leurs tarifs élevés, offrent de services à l’attente des patients. Face à cette difficulté, le ministère de la Santé publique dit être conscient. A cet effet, il promet faire appel au secteur privé pour un travail en symbiose avec le personnel soignant public afin d’améliorer le système de santé en République centrafricaine.
« Nous nous organisons, avec les partenaires du secteur privé pour mieux les engager dans le développement sanitaire du pays. La santé ne peut pas demeurer un secteur non-productif. Aujourd’hui dans d’autres pays, la santé contribue à l’économie » a assuré docteur Pierre Somsé, ministre de la Santé publique.
Même si le gouvernement centrafricain manifeste sa volonté d’apporter un changement à son système sanitaire, la population attend du personnel soignant une amélioration dans la prise en charge des malades.