Alors que ce 11 mai marque la Journée nationale des victimes en République centrafricaine, les victimes des crises militaro-politiques continuent de vivre dans des conditions très difficiles. En effet, on compte des milliers de victimes inégalement repartis sur le territoire centrafricain. Depuis des années, ces personnes touchées par les violences armées, viols et autres types d’agressions, attendent désespérément la justice.
En partant à la rencontre de quelques victimes vivant dans la capitale centrafricaine, notamment dans le 8ème arrondissement, on se rend vite compte que le quotidien de ces derniers n’a pas changé. Certaines ont perdu la vie tandis que d’autres continuent de vivre dans la misère. Traversant une précarité excessive, plusieurs d’entre elles, dépourvues de moyen financier, vivent dans des maisons en location. Leur quotidien est dominé par le traumatisme, les cauchemars et le désespoir.
« En rentrant un jour du champ, quatre éléments de l’ex-rébellion Séléka m’ont interpellée pour me demander des tubercules de manioc. Subitement, un des quatre s’est jeté sur moi et a commencé à me brutaliser. Il m’a violée en présence de ses camarades qui eux, assistaient à la scène. Aujourd’hui, la misère nous ronge. En dehors du petit champ que je possède, je n’ai rien » témoigne Julienne, victime de viol en 2014.
Après son viol, cette jeune dame est en séparation de corps avec son mari qui refuse de partager le lit avec elle. L’église est son dernier refuge et son espoir est fondé sur la justice.
« Jusqu’aujourd’hui, mon mari et moi sommes en séparation de corps du fait de ce viol. Il n’a jamais digéré cet acte. Je me rends régulièrement à l’église pour pouvoir oublier tout ça. Aujourd’hui, plusieurs d’entre nous sont morts. Certaines sont encore malades. La justice centrafricaine doit nous venir en aide » affirme Julienne.
Plusieurs milliers de personnes sont enregistrées comme victimes en République centrafricaine depuis le début des années 2000. Des centaines sont mortes dans la misère et d’autres continuent de souffrir en cachette. Leur espoir aujourd’hui, demeure la manifestation de la justice.