Depuis qu’ils sont rentrés au pays après des années d’exil au Cameroun et au Tchad, les retournés du village Bouboui, pour la plupart de la communauté peulh, sont confrontés à des difficultés de tout genre. Ce village situé à 45 kilomètres au Nord de Bangui, autre fois peuplé d’éleveurs grâce à son marché à bétails très prisé, s’enfonce de plus en plus dans la précarité. Radio Ndeke Luka s’intéresse à leur situation.
Ces personnes ayant fui les violences de 2013, sont retournées au pays en faveur de l’accalmie observée ces derniers mois. Regagnant leur ancienne localité située dans la banlieue Nord de la capitale centrafricaine, ces familles sont confrontées à d’énormes difficultés. Dans ce village, notamment au quartier Djabarona à proximité du marché de Bouboui, toutes les habitations sont des huttes construites en pailles. Lorsqu’il pleut, la situation des ménages devient préoccupante.
Exposés aux intempéries et dépourvus de moyens subséquents, ces hommes, femmes et enfants déplorent leurs conditions de vies difficiles.
« Les maisons sont construites en paille. Si bien que lorsqu’il pleut, la toiture coule. Il est aussi difficile de trouver à manger ici. Depuis notre retour du Tchad, nous traversons une épreuve dure. Pas d’eau, pas d’abris. On ne sait à quel saint se vouer » déplore Ousmane, un des retournés du village Bouboui.
Face à ces conditions de vie difficiles, certains sont même contraints de travailler comme ouvriers dans les champs pour subvenir à leurs besoins.
» A l’époque, j’élevais des bœufs. Maintenant, je n’en dispose plus suite à ces événements. Je suis obligé de défricher les champs des autres pour me permettre de prendre soin de famille », raconte un autre retourné à Radio Ndeke Luka.
A leur retour, non seulement ces éleveurs ont tout perdu, mais aussi leur village manque de tout. Ils appellent les autorités à voler à leur secours.
« Ici, la plupart des habitants sont des retournés. Ils reviennent du Tchad, du Cameroun voire de Bambari ou Bria, à l’intérieur du pays. Il n’y a pas d’école. Même l’école coranique se tient sous les arbres. Les conditions de vie y sont très déplorables. C’est pourquoi, nous demandons au gouvernement de nous aider » lance Moussa Ouri, l’unique enseignant de l’école coranique.
Par ailleurs à Djabarona, 20 litres d’eau se vent à 250 francs CFA. Mais il n’est pas facile de s’en procurer. La localité ne dispose ni d’une école, ni d’un centre de santé. Lorsqu’une femme enceinte est sur le point de mettre au monde, il lui faut parcourir 5 à 6 kilomètres pour avoir un centre de santé. En outre, la majorité des habitants de Bouboui sont des éleveurs dépourvus de bétails. Même si à leur retour le Haut commissariat pour les réfugiés leur a remis des kits et frais d’accompagnement, leur réinstallation reste un défi quotidien.