Soixante douze heures après l’incident sécuritaire entre les Forces armées centrafricaines et tchadiennes à la frontière entre les deux pays, le Tchad renforce sa présence militaire à la frontière. Cette décision intervient alors que les deux voisins étaient d’avis pour la mise en place d’une commission d’enquête internationale afin de clarifier les circonstances de cet accrochage, qui a occasionné le dimanche 30 mai 2021, des morts de part et d’autre, dont six soldats parmi les soldats tchadiens.
Même si les deux pays se sont entendus de mettre en place une commission indépendante d’enquête internationale pour faire la lumière sur cet incident, le Tchad continue de renforcer sa présence militaire au niveau de la frontière. Des sources locales à Ngaoundaye, dans Nord-ouest de la République centrafricaine, confirment avoir vu un mouvement impressionnant de militaires tchadiens à la frontière. Craignant des représailles, certains habitants des localités centrafricaines situées non loin de la frontière tchadienne se sont repliés un peu plus en profondeur.
De son côté, Bangui opte pour l’apaisement, car selon les autorités, il faut éviter d’entrer en conflit avec le Tchad avec lequel la République centrafricaine partage plus de 1.200 kilomètres de frontière.
Selon Ange-Maxime Kazagui, porte-parole du gouvernement centrafricain, la RCA pour l’instant, observe la situation. « Nous sommes confiants en la volonté des deux chefs d’Etat à résoudre de manière pacifique cet incident », affirme-t-il.
Ce renforcement du dispositif militaire du Tchad à la frontière avec la République centrafricaine, intervient 48 heures après que Bangui a dépêché à N’djamena, une délégation ministérielle auprès de son voisin. Délégation reçue par le président du Comité militaire de transition, Mahamat Idriss Deby.
Par ailleurs, en vue d’éviter un conflit armé et/ou diplomatique dans la zone de l’Afrique centrale, les organisations sous-régionales ont joué leur partition pour obtenir la désescalade entre les deux pays.