Après une période de forte augmentation des prix des produits de première nécessité au début de l’année, due au blocage de l’axe Bangui-Garoua Boulaï par les rebelles de la CPC, les prix de ces denrées repartent de nouveau en hausse. Sur les marchés de Bangui, les prix ont doublé voire triplé. Les consommateurs disent ne pas comprendre les raisons de cette flambée qui intervient plusieurs mois après la libération du tronçon Bangui-Garoua Boulaï par l’armée nationale et ses alliés.
Aujourd’hui sur les marchés de la capitale, le litre d’huile qui coutait 850 francs il y a un mois, s’achète désormais à 1.500 francs CFA. Les prix de plusieurs produits de première nécessité, dont le savon, le sucre, le sel et même la farine de blé ont augmenté. Face à cette nouvelle flambée, il est difficile pour population de joindre les deux bouts. Les consommateurs, touchés drastiquement par cette inflation, interpellent les autorités à plus de vigilance sur l’homologation des prix.
« L’insécurité politique crée l’insécurité économique. Cela joue énormément sur le panier de la ménagère. Les prix de denrées ont beaucoup augmenté. Le gouvernement doit suivre tout ce qu’il se passe au ministère du Commerce, au niveau des opérateurs économiques voire des commerçants détaillants pour un soulagement » déplore une habitante de la capitale centrafricaine interrogée par Radio Ndeke Luka.
De leur côté, les commerçants affirment avoir augmenté les prix de marchandises à cause des taxes douanières, plus élevées au niveau de la frontière avec le Cameroun.
« Au niveau de la frontière, tout est compliqué. On te demande de dédouaner un sac de sel, voire une palette de jus. Avec ce nouveau système, le commerçant viendra augmenter le prix pour qu’il s’en sorte. C’est au gouvernement d’alléger les taxes douanières » défend Oumar, grossiste au marché du Pk5.
Cependant, le directeur général des Douanes lors d’un échange avec Radio Ndeke Luka, a indiqué que les taxes douanières n’ont pas été revues à la hausse. Par ailleurs le ministère du Commerce, conscient du dysfonctionnement au niveau du service d’homologation des prix, assure que des mesures sont en cours.
« La crise sécuritaire que connait le pays depuis 2013 a favorisé la flambée de prix de presque tous les produits sur le marché. Le manque de moyens logistiques du ministère afin de se déployer à tout moment sur le terrain, a également maintenu cette hausse. Mais avec les nouveaux moyens mis en place par le gouvernement, nous allons pouvoir rétablir de l’ordre dans le domaine des prix » affirme Jacques Kometan, directeur de cabinet du ministre du Commerce et de l’Industrie.
Depuis la nouvelle crise sécuritaire due à l’avènement de la CPC janvier dernier, les prix des produits alimentaires et matériaux de construction ont augmenté sur les marchés. Même si le trafic a repris depuis plus de trois mois sur le corridor Bangui-Garoua Boulaï, le panier de la ménagère est loin de connaître un soulagement.