Après avoir été chassés de Bambari par l’armée nationale et ses alliés, les rebelles de la CPC opèrent désormais en petits groupes et en mode coupeurs de routes. Ces derniers temps, il est risqué de circuler sur les principaux axes menant à la ville de Bambari. En cause, les usagers déplorent les multiples exactions des hommes armés de l’UPC, membres de la CPC.
Les usagers des axes Bambari-Alindao, Bambari-Ippy et Bambari-Ndashima se plaignent à cause de l’insécurité grandissante dans la région. Entre assassinats, braquages, incendies des véhicules et engins, la libre circulation des biens et des personnes est mise à mal. L’incertitude et la peur deviennent ainsi, le lot quotidien de quelques voyageurs et transporteurs qui empruntent les différents axes menant aux principales villes de la Ouaka et Basse-Kotto.
Au delà de 30 km de Bambari-centre, l’inquiétude est grandissante. Certains voyageurs affirment être entrés «dans la jungle» et seuls face au destin. « Il est risqué de circuler sans escortes des forces loyalistes. Tout peut arriver à n’importe quel moment », relate un voyageur au reporter de Radio Ndeke Luka.
A la gare routière de Bambari, Boris, un commerçant s’apprête à monter à bord d’un camion à destination de Bria. Il fait un « signe de croix », une manière pour lui de se remettre à Dieu, mais il décide d’embarquer connaissant le risque.
« Quand on tombe dans leur embuscade, ils nous dépouillent de tous nos biens. Argent ou téléphones. Ils nous agressent physiquement et de fois, ils tuent », témoigne-t-il.
Une semaine plutôt, une passagère et son fils sont tombés dans une embuscade de ces hommes armés alors qu’ils quittaient la ville de Ippy pour Bambari. Le jeune homme a été tué à bout portant, au village Séko à 60 km de Ippy et sa moto, incendiée. Triste, visage gonflé après des pleurs, la maman que Radio Ndeke Luka a rencontrée à la gare de Bambari, s’apprête à repartir par le même chemin, sans savoir ce qui l’attend.
« Les embuscades sont assez régulières au village Tambia et aux alentours de Séko. Ils sont partout dans la brousse. Ils observent les véhicules et les motos qui passent. Lorsqu’il n’y a pas d’escorte, ils sortent pour commettre leur forfait», fait-elle savoir.
La situation est confuse. Victor Bissekoin, préfet de la Ouaka demande le renforcement en effectif des Forces armées centrafricaines (Faca) dans la région.
« On a un souci au regard de l’effectif des Faca qui sont à notre disposition. Ils ne peuvent pas être partout à tout moment, à la fois. Donc il y a deux soucis : l’effectif et la mobilité », relève le préfet.
La préfecture de la Ouaka a été pendant plus de 8 ans, fief de l’UPC, un des principaux groupes armés de la CPC. Après la libération des principales villes de cette préfecture par les Faca et leurs alliés, les rebelles ont changé de de stratégie et opèrent désormais en coupeurs de route.