La ville de Berberati située à plus de 580 kilomètres de Bangui, dans l’ouest de la République centrafricaine, est confrontée à un problème social particulier. En effet, plusieurs milliers d’enfants, nés dans cette localité, n’ont pas d’actes de naissance. A l’origine, certains parents n’ont pas fait déclarer la naissance de leurs enfants à la municipalité.
Doter les enfants en actes de naissance reste un défi majeur pour bon nombre de parents à Berberati dans la préfecture de la Mambéré-Kadéï. Conséquence, plusieurs enfants de cette localité ne détiennent pas de document d’Etat-civil. Certains parents évoquent le manque de moyens financiers pour faire face à cette obligation.
« Quand je travaillais et que mon salaire tombait régulièrement, je le faisais sans problème. Cependant, après avoir perdu le travail en plus de plusieurs enfants que j’ai eus, les choses se sont compliquées davantage. Il m’était difficile de déclarer mes enfants à la mairie », explique Michel, père de famille.
Avis partagé par plusieurs parents qui soulignent la responsabilité de l’Etat face à leurs conditions de vie difficiles, du fait des récurrentes crises que connait le pays.
« Nous ne refusons pas cette responsabilité. Cependant nous avons des difficultés. Lorsqu’on met au monde un enfant, il appartient aussitôt à l’Etat. Vu la crise sécuritaire dans le pays, nous n’avons pas pu le faire du fait de l’insécurité qui règne. Ces enfants sont arrivés dans un contexte difficile. Du coup, on ne sait comment se rapprocher de la mairie pour déclarer leur naissance » affirme William, père de 5 enfants.
Du côté de la mairie, l’on se félicite néanmoins de l’avancée enregistrée au cours du 1er semestre de cette année. Les responsables indiquent avoir enregistré plusieurs centaines de naissances entre janvier et mai 2021.
« Généralement au premier trimestre de chaque, nous n’enregistrons que 300 ou 400 naissances. Mais aujourd’hui avec les améliorations, nous avons enregistré 696 naissances dans les centres de santé de Berberati. Rien que pour le premier trimestre 2021. Avec ce chiffre, nous voyons une amélioration qui plane à l’horizon » se réjouit Antoine Narcisse Nganamokoé, chef de service d’Etat-civil à la mairie de Berberati.
Face à l’incapacité de certains parents à fournir ce document de reconnaissance sociale à leurs enfants, l’ONG PLAN international a recensé au mois de mai 2021, plusieurs enfants dans les 2ème, 3ème et 7ème arrondissements de Berberati pour leur fournir ces documents d’Etat-civil.