Malgré les opérations de fouille menées par les forces de sécurité dans le 5e arr. de Bangui, les braquages et agressions physiques continuent d’être déplorés par certains habitants. Ceux-ci dénoncent la non-assistance des voisins lorsque des maisons sont visées par les braqueurs.
Plusieurs victimes de braquages rencontrées par Radio Ndeke Luka dans le 5ème arrondissement de Bangui déplorent non seulement les vols, mais également la non-assistance des voisins. Selon elles, lors des opérations menées par ces malfrats et malgré les appels au secours des victimes, les voisins ne se manifestent pas. Ajouter à cela, l’inaction des éléments de la force publique lors de ces braquages.
« Ils ont peur de mourir, car il y avait des coup de feu pendant la nuit. Selon eux, ils ne peuvent pas sortir brusquement. A quelques mètres de chez moi, il y a un poste de police. Malheureusement lors de l’assaut de ces bandits, les éléments de la force publique ne sont pas venus me porter secours » témoigne Miguel, une victime de braquage dans le 5ème arrondissement.
Pour certains, sortir la nuit pour secourir son voisin lors de ces braquages, c’est s’exposer à la mort. Car pour eux, ces malfrats sont généralement violents.
« Lorsque mon voisin a crié, j’ai entendu des coups de feu. Ma femme m’a fait savoir que ce sont des braqueurs. Nous sommes dans un quartier peu sécurisé. Je ne suis qu’un civil et je n’ai aucun moyen pour le défendre. Les autorités doivent créer des check-points dans le quartier pour venir en aide aux habitants en cas de danger » raconte Etienne, un autre habitant du 5e arr.
Face à ces agressions, des défenseurs des droits de l’Homme appellent les populations à coopérer avec les forces de sécurité.
« Devant de pareilles situations, ils faut joindre l’Office de répression du banditisme, qui est là pour ce travail. Il faut que la population coopère avec la police et il faut avoir des numéros d’appel d’urgence. Si les éléments de l’OCRB sont informés à temps et qu’ils ne viennent pas, ils sont passibles d’infractions de non-assistance à personne en danger » précise Rock Joachim Komenguet, président de la Commission nationale des droits de l’Homme.
La non-assistance à une personne en péril est un délit en Centrafrique. L’article 84 du Code pénal précise: « Sera puni d’un emprisonnement de trois mois à cinq ans et d’une amende de 100.002 à 500.000 francs, quiconque s’abstient volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que, sans risque pour lui ni pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours ».