815 militaires et gendarmes centrafricains admis à la retraite, sont montés au créneau pour revendiquer du gouvernement le versement d’une partie de leurs dus. Ils ont pris d’assaut le siège de l’Union Européenne (UE), et exigé la somme de 19.650 000 francs CFA par retraité.
Les soldats ont déclaré : « nous sommes devenus des incapables au plan social. Nous ne pouvons plus prendre en charge nos familles. Certains d’entre nous végètent dans la misère, d’autres ne sont plus de ce monde parce qu’ils n’ont pas pu se soigner quand ils étaient malades ».
« Si le gouvernement ne prend pas ses responsabilités, nous allons passer à une vitesse supérieure », a martelé l’un des délégués Armand Kéko.
« Nous avons essayé d’entamer des négociations au niveau du Médiateur de la République, au niveau de l’Union Européenne, avec le Ministre délégué de la défense, mais il n’y a pas eu une suite favorable », a encore indiqué le délégué Armand Kéko. Pour lui les sommes versées par l’Union Européenne pour les payer, ont été détournées au niveau du Ministère de la défense. Ce que personne n’ose dire haut.
Selon les manifestants, s’ils choisissent de se réunir devant l’UE, c’est pour qu’ils soient vite payés parce que, selon eux, « ce que l’UE a donné au Gouvernement pour nous, ça nous concerne pas. », disent-ils.
Interrogé sur la question, l’ambassadeur de l’UE en poste à Bangui, a affirmé que « les fonds ont été versés dans leur intégralité au Gouvernement centrafricain. Nous avons remis l’enveloppe au Ministre délégué à la défense nationale et chaque retraité militaire ou gendarme devrait percevoir 19.580.000 FCFA », a-t-il expliqué aux délégués des militaires retraités qu’il a reçus à deux reprises.
Toutefois, du côté du Ministère de la défense, c’est le flou total, car le Ministre délégué refuse de s’exprimer sur la question.
Ces mesures d’accompagnement concernent tous grades confondus des militaires et gendarmes admis à la retraite. Il s’agit des arriérés cumulés pendant deux régimes successifs, à savoir celui de l’ancien président Ange-Félix Patassé et de l’actuel Président François Bozizé. Le Gouvernement leur avait payé dans un premier temps 10 mois d’arriérés. Depuis lors, plus rien n’est fait.