Certains commissariats de Bangui éprouvent encore d’énormes difficultés logistiques pour mener à bien leur mission de protection de la population. Cette situation, liée à la dégradation des infrastructures des forces de sécurité intérieure, reste un réel obstacle pour la protection des civils en cas d’urgence. Radio Ndeke Luka a visité certains commissariats.
En arrivant à l’antenne de l’Office centrafricain de répression du banditisme (OCRB) au quartier Ngou-ciment dans le 5ème arrondissement, le constat est amer. L’unique bâtiment est délabré. L’intérieur ne ressemble pas à un service de police, car dépourvu même de mobilier de bureau. Un coup d’œil en haut, un grand espace sépare la toiture du lieu où devait se trouver le plafond. L’antenne manque de moyens roulants et d’effectif suffisant de policiers. Même constat à l’antenne de Damala dans le 8ème arrondissement où, seulement six (6) policiers et quelques auxiliaires travaillent pour plusieurs milliers d’habitants du secteur.
« Il y a un sérieux problème de logistique à l’OCRB de Damala. Concernant le bâtiment, il n’appartient pas à l’Etat. C’est la maison d’un particulier mise en location. Le commissariat n’a pas de véhicule. A un moment donné, il y avait un pick-up ici. Malheureusement, celui-ci ne marchait pas. L’effectif également est très insuffisant car la plupart sont des auxiliaires » déplore Vermand Kpanamna, conseiller du chef de quartier Ngola-abattoir.
Au commissariat du 8ème arrondissement, le bâtiment paraît beau à l’extérieur; cependant, dégradée à l’intérieur. Dans le hall d’accueil, une banquette visiblement pas propre, est installé pour accueillir les visiteurs. En face de celui-ci, le bureau du chef de poste, lui aussi dans un état déplorable. Les quelques bureaux visités par Radio Ndeke Luka manquent également d’accessoires. Là aussi, le commissariat n’a pas de moyen roulant pour les interventions en cas d’urgence. Une situation déplorée par plusieurs visiteurs.
« J’avais pensé rendre visite à un ami arrêté ici. Bizarrement à mon arrivée, nous avons constaté que les geôles sont vraiment sales. Il y a même des excréments qui jonchent le sol. L’odeur à l’intérieur est insupportable. Il faut que le gouvernement mettent des moyens adéquats à la disposition de ces services afin d’assainir les locaux », déplore un visiteur.
Par ailleurs au commissariat du 5ème arrondissement, il se pose une question d’effectif du personnel. Pour illustration, seulement 24 policiers sont en fonction dans ce commissariat. Une équipe de 12 travaillent le jour et la seconde équipe le soir. Approchés par Radio Ndeke Luka, certains responsables de la police confirment ces difficultés liées au manque de moyens logistiques et à la dégradation des infrastructures. D’après eux, les véhicules utilisés étaient, pour la plupart, réformés et beaucoup sont tous en panne.
Confrontée à la montée de braquages dans la capitale Bangui, la police a aujourd’hui besoin de plus de moyens logistiques pour protéger la population.