Couramment appelés « soldats du feu », les sapeurs-pompiers sont à l’avant-garde de la lutte contre les incendies. Ils sont, le plus souvent, mobilisés dans le secours à personnes en danger. À Bangui, de nombreux habitants se plaignent du non-fonctionnement de la ligne verte 118. Ajouter à cela, les interventions tardives et parfois l’inaction des sapeurs-pompiers sur le terrain.
Depuis sa restructuration en 2016, le bataillon des sapeurs pompiers peine à se remettre sur pied. Première difficulté, la ligne verte 118 qui, en réalité, ne fonctionne plus. « Le numéro appelé est incorrect » ou encore « désolé, le numéro appelé ne peut être joint. » C’est le message qui tourne en boucle dans les téléphones des personnes qui appellent ce numéro pour obtenir de l’aide d’urgence. Cette inaccessibilité occasionne malheureusement et très souvent des dommages dans les ménages. Pour illustration, en juillet 2021, six (6) personnes membres d’une même famille ont péri dans l’incendie de leur maison dans le 5ème arrondissement de Bangui. Le voisinage affirme avoir tenté en vain d’obtenir l’aide des sapeurs pompiers.
« Si les pompiers étaient arrivés aussitôt après l’appel, ils auraient dû sauver certaines vies. Nous avons tenté, avec l’appui d’un des leurs qui habite le quartier, de les joindre en vain. On a commencé à les appeler depuis minuit. Malheureusement, l’intervention est arrivée vers 4 heures du matin et c’était déjà trop tard. C’est vraiment déplorable » regrette Edith, une voisine.
Pour quelques banguissois rencontrés par Radio Ndeke Luka, certaines personnes, de par leurs comportements, sont souvent à l’origine de l’inaction des sapeurs pompiers.
« Certaines perso nnes sont également à l’origine de la non-intervention des sapeurs pompiers. Parfois, on prend tout à la légère. La ligne verte 118 est faite pour appeler en cas d’urgence. Mais quand il n’y a rien, ces individus appellent juste pour déranger voire donner de fausses alertes. Quand les sapeurs-pompiers arrivent et qu’il n’y a rien, ils sont découragés » souligne Gérard un habitant de la capitale.
Toutefois, certains ne partagent pas ce même avis. Pour eux, les pompiers ne doivent pas se baser sur cette déclaration pour se dédouaner.
« Même si certaines personnes les dérangent, lorsqu’on les appelle avec insistance, ils doivent intervenir. En agissant ainsi, ils mettent la vie des autres en danger. La raison de ne pas intervenir n’est pas une bonne solution » rétorque une habitante de Bangui.
Comment comprendre ce problème ? Selon des sources proches du bataillon des sapeurs pompiers, le service est confronté à d’énormes difficultés de fonctionnement. Aucun appareil téléphonique n’est disponible pour recevoir les appels de la ligne verte 118. Depuis le mois de janvier jusqu’aujourd’hui, le service n’est pas doté en carburant malgré de nombreuses demandes émises à la hiérarchie.
De leur côté, les centrafricains attendent qu’une solution rapide soit trouvée.