La pauvreté pousse certains enfants démunis de la capitale centrafricaine à travailler au-delà de leur âge. Beaucoup ramassent de la ferraille et de vieilles chaussures abandonnées dans les poubelles pour se faire de l’argent. Ces enfants de 8 à 18 ans se rendent tous les jours dans une vieille maison vers le quartier Galabadja 3 dans le 8ème arrondissement pour vendre ces objets usés.
Juste à proximité de l’école la Renaissance de Galabadja dans le 8ème arrondissement de Bangui, se trouve une vieille maison abandonnée. Dans la concession, l’on voit une montagne de fers usés et vieilles chaussures. Des enfants de 8 à 18 ans patientent dans la queue, les uns après les autres pour peser leurs objets. Divin, 13ans vient d’arriver avec son paquet.
« Je ramasse ces vieux morceaux de fer et les vieilles chaussures au niveau de l’hôpital communautaire pour subvenir à mes besoins. C’est ma grand-mère qui s’occupait de moi. Après son décès, je n’ai plus aucun soutien. Alors, j’ai abandonné les études en classe de CM1 à l’école Galabadja« , raconte ce jeune enfant.
Noé, un garçon de 12 ans, est élève en classe de 6ème au lycée de Miskine. Il se promène du quartier en quartiers pour ramasser des morceaux de fer comme ses amis.
« Nous allons jusqu’à Gobongo et dans plusieurs autres quartiers pour ramasser ces fers dans les poubelles. 10 kilogrammes équivalent à 450 francs CFA. De fois, si on apporte beaucoup de kilos, Baba, l’acheteur cherche des prétextes pour nous soustraire quelques poids. Avec l’argent, nous payons les chenilles et je garde une partie pour acheter mes fournitures scolaires pour la prochaine rentrée« , précise-t-il.
En plus de marcher et de transporter des kilogrammes de fers et de chaussures, ce travail présente aussi d’autres risques. Grâce-à-Dieu, 17 ans, témoigne.
« De temps en temps, il arrive que l’on se blesse en ramassant ces ferrailles. Et si cela arrive, on paie des médicaments nous-mêmes, on peut voir un infirmier pour nous faire le pansement. Parfois, on lui donne 200 francs pour les soins« , témoigne ce dernier.
A quoi serviront ces vieux objets recyclés ? Mahamat alias Baba, superviseur du chantier explique.
« On charge tout ça dans un camion. Si on parvient à obtenir 20 à 30 tonnes, alors on envoie vers le Cameroun. Et les vieilles chaussures recyclées servent à en fabriquer d’autres. C’est cela », explique-t-il.
En Centrafrique, de nombreux enfants démunis comme Noé, Divin et Grâce-à-Dieu font de durs travaux pour subvenir à leur besoin ou celui de leur famille. Aujourd’hui, certains par coup de chance, sont accueillis dans des orphelinats ou familles d’accueil, d’autres par centaines sont encore dans les rues.