Les audiences dans l’affaire Patrice Edouard Ngaïssona et Alfred Yekatom Rombhot ont repris, ce 30 août 2021, à La Haye aux Pays Bas. Suspendu en juin dernier, ce procès a repris avec la déposition du 16e témoin de l’accusation, interrogé sur les attaques dans la région de Bossangoa fin 2013.
Patrice-Edouard Ngaïssona costume bleu et Alfred Yekatom Rombhot, veste en Jean ont assisté à l’audience, dans le box des accusés. Le 16è témoin dont le code est P-2462, est protégé par les mesures d’anonymat. Son image est broyée, on entend seulement la voix trafiquée d’une femme qui relate ce qu’elle aurait vécu en 2013.
Le mardi 31 août, elle a poursuivi la suite logique de sa précédente intervention. D’abord, le témoin raconte la manière à laquelle elle a fui son domicile pour se refugier chez un imam, lors de l’attaque de Bossangoa le 5 décembre 2013, par des hommes armés qu’elle identifie à des Anti-balaka. Ensuite, elle raconte sa vie de déplacée à l’intérieur de la ville puis au Tchad.
Le bureau du procureur et les juges ont posé des questions pour savoir: pourquoi le groupe anti-Balaka a été créé pour combattre la Seleka qui contrôlait la ville de Bossangoa? Quels ont été les auteurs de ces crimes et leurs complices? Plusieurs centaines de résidents sont tués, leurs maisons incendiées, leurs bétails tués ou volés. Par qui, des Seleka ou des Anti-balaka ?
De son côté, la défense a essayé de mettre en difficulté le 16e témoin. Les questions ont été orientées sur la prise de Bossangoa par la Seleka et le départ de certains chrétiens de la ville. La défense a formulé des questions pour connaître le nombre des attaques présumées attribuées aux anti-Balaka.
A ces questions, le témoin P-2462 a donné des réponses courtes : « je suis victime de viol commis par des anti-balaka et ma maison a été brûlée par ces derniers », a affirmé le témoin.
Si la région de Bossangoa est considérée selon elle, comme fief des Anti-balaka, le témoin P-2462 attribue ces exactions aux responsables de ce groupe armé.
Patrice Edouard Ngaïssona et Alfred Yekatom Rombhot, deux anciens chefs de la milice Anti-balaka, sont poursuivis par la Cour pénale internationale pour crime de guerre et crime contre l’humanité qu’ils auraient commis en RCA entre 2013 et 2014.