La mine a encore fait de nouvelles victimes dans la région Nord-ouest de la République centrafricaine. Un véhicule humanitaire en provenance de Paoua a sauté, ce 09 septembre, sur un engin explosif au village Pana-mala situé à plus de 40 km de Bocaranga-centre. L’on déplore un (1) mort et trois (3) blessés.
Depuis avril 2021, les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) ont changé leur mode opératoire en utilisant des mines pour empêcher la progression de l’armée centrafricaine et ses alliés. L’utilisation de ces engins explosifs a déjà coûté la vie à plus d’une dizaine de personnes, causé d’importants dégâts matériels dans au moins une vingtaine d’explosions, notamment dans le nord-ouest de la République centrafricaine.
Ce 9 septembre 2021, un véhicule humanitaire en provenance de Paoua pour la ville de Bocaranga a fini son trajet sur une mine au village Pana-mala. Le conducteur y laisse la vie et les trois membres de l’équipage sont grièvement blessés.
« Il s’agit d’un véhicule de l’ONG Danish Refugee Council (DRC) en provenance de la ville de Paoua, et à destination de Bocaranga. Mais arrivé au village Pana-mala, il est malheureusement passé sur une mine enfouie sur l’axe. Le conducteur est mort sur le coup, et quelques passagers ont été grièvement blessés. Les blessés ont été transférés à l’hôpital de Paoua pour y recevoir des soins appropriés », annonce Esaïe Gbanin, Sous-préfet de Bocaranga.
A Bangui, la réaction n’a pas tardé. La Présidence de la République déplore cet accident et impute la responsabilité aux rebelles de la CPC. Elle indique tout de même que des actions seront menées de concert avec la Minusca pour la dépollution de cette zone de ces mines qui inondent la localité.
« Ces groupes rebelles qui ont été chassés, utilisent des mines antipersonnel pour commettre des exactions comme ce qu’on vient de connaitre il y a quelques jours. Nous dénonçons avec la plus grande vigueur ce qui vient de se passer. Les Faca et la Minusca ont mené des opérations de déminage dans ces zones-là mais cela est suspendu en raison des menaces dans ces coins. Les opérations de sécurisation vont être entreprises avant de continuer le déminage », indique Albert MokpemYaloké, porte-parole de la Présidence.
Cette explosion intervient 2 jours seulement après l’annonce de l’arrêt des opérations de déminage par la Minusca. Au cours de sa conférence de presse hebdomadaire du mercredi 08 septembre 2021, la mission onusienne a indiqué qu’elle a eu des obstacles dans ces travaux.
Cette situation inquiète d’autant plus les habitants locaux que les partis politiques. Le Mouvement de libération du peuple Centrafricain (MLPC), appelle les plus hauts responsables de la MINUSCA, à « reconsidérer leur position« afin de reprendre dans les plus brefs délais les opérations de déminage.