Les conducteurs de camions, véhicules de transport en commun et de taxis motos ne voient pas d’un bon œil les incessants rackets dont ils font l’objet sur l’axe Bangui-Mbaïki ces derniers temps. Ces pratiques d’extorsion émanent des forces de défense et de sécurité placées sur les barrières selon les voyageurs et les chauffeurs.
Les conducteurs se disent dépassés par ces pratiques qui se font au vu et au su de tout le monde. Selon eux, les éléments de la brigade motorisée de la gendarmerie, installés au village Nzila, à 11 Km de Bangui, leur imposent pour chaque voyage le paiement de formalités de cinq à quinze mille francs CFA.
Indignation des chauffeurs face aux formalités abusives
Certains chauffeurs de gros véhicules s’indignent que sur une distance de 2 kilomètres, ils perdent déjà cinquante mille francs CFA. Un conducteur de semi-remorque déplore cette réalité.
« Quand on quitte Bangui pour Mbaïki, les formalités à la barrière de PK 9 s’imposent. Arrivé à Nzila, cela devient compliqué avec les gendarmes de la brigade motorisée. Même si les papiers sont conformes, ils exigent de l’argent. Si nous demandons des reçus du Trésor public, ils refusent.»
D’autres conducteurs dénoncent une double peine : les pénalités et l’état des routes.
« Les transports publics sont devenus difficiles. Mais les forces de sécurité nous demandent de payer deux quittances à trente mille francs CFA. Mais nous nous interrogeons. Avec cet état de la route qui peut oser mettre son véhicule en circulation ? Cela nous prend un mois pour arriver à Mambèrè», dénonce Ghislain, un autre conducteur de camion.
L’association de conducteurs interpelle le gouvernement
Face à ces difficultés devenues accablantes, l’association des conducteurs de la Lobaye sort de son silence. Son vice-président, Mars Balérien Boumboukoué, interpelle le gouvernement pour une solution rapide.
« Nous sommes dépassés par les tracasseries routières. Nous ne sommes pas contre ce que font les forces de sécurité pour ramener la paix, mais qu’elles nous allègent la tâche. »
De leur côté, les éléments de sécurité positionnés au niveau des postes de contrôle sur ce tronçon accusent les transporteurs de surcharger leurs véhicules. C’est pour cette raison qu’ils doivent payer des contraventions. Hors micro, ces hommes en tenue indiquent aussi que l’argent collecté est versé au Trésor public.
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