A Bangui, la Toussaint est célébrée ce lundi 1er novembre, sur fond d’émotion, de tristesse mais aussi de réconfort. Plusieurs dizaines de familles ont nettoyé les sépultures de leurs proches au cimetière de Ndress dans le quatrième arrondissement de Bangui.
Le silence habituel du cimetière est brisé ce lundi 1er novembre 2021. Les bruits de pelles, de machettes et de houes ont pris le dessus dans le cimetière de Ndress. Dans cette nécropole, le décor est digne de la Toussaint. Parmi les centaines de personnes présentes, Aimé Didier Dozoua est venu s’acquitter de son devoir envers ses défunts parents.
« Très tôt dans la matinée, j’ai mobilisé mes frères pour venir débroussailler les herbes qui ont poussé sur les tombeaux de nos parents. Cette année, il y a beaucoup de broussailles comme d’habitude. On n’a déjà fini avec la tombe de maman, on va maintenant nettoyer celle de papa », indique-t-il.
Nettoyer, mais aussi chercher les tombes invisibles
Les herbes ont dominé certains tombeaux parmi lesquels la tombe de la maman de Marie-Rose. Elle a dû payer quelques jeunes ouvriers du cimetière pour libérer l’espace.
« Je suis triste parce que c’est ma mère qui est sous terre. Elle est enterrée ici depuis dix ans. Chaque fois que je viens ici, j’ai des souvenirs d’elle. Je suis là pour lui rendre hommage », déclare Marie-Rose avec des yeux trempés de larmes.
Et comme l’oblige la tradition, quelques familles déposent des gerbes de fleurs, d’autres laissent des nourritures ou des sommes d’argent sur les tombes de leurs proches. C’est l’exemple de cet homme qui requiert l’anonymat.
« C’est un être qui est spécial dans ma vie. Elle m’a mis au monde, je lui dois cette marque de reconnaissance.»
Plusieurs dizaines de familles se sont recueillies sur les tombes de leurs proches enterrés dans ce cimetière. Les mêmes activités ont eu lieu dans les fermes et autres cimetières de Bangui.