Après plusieurs appels des organisations de défense des droits de l’Homme et de la société civile, le ministre de l’Elevage et de la santé animale, Hassan Bouba a été arrêté ce vendredi, 19 novembre 2021. Le représentant du mouvement armé UPC dans le gouvernement a été interpellé à son cabinet par une unité de la gendarmerie nationale. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale spéciale (CPS).
Interpellé suite à un mandat de la Cour pénale spéciale, tribunal hybride chargé de juger les crimes commis sur le territoire centrafricain depuis 2013, le membre du gouvernement est, ces derniers temps, dans le collimateur des ONG de défense des droits de l’Homme. Pour ces organisations, son attachement à ce groupe armé, pourtant signataire de l’Accord de paix du 06 février 2019 et qui continue de mener des attaques contre des civils et l’armée nationale, est une transgression.
«C’est une réaction de satisfaction»
Quelques heures seulement après cette arrestation, des réactions fusent de partout. Pour la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme, la lutte contre l’impunité est lancée.
« Le ministre Hassan Bouba a été interpellé sur la base d’un mandat d’arrêt décerné par la Cour pénale spéciale. La CPS dans ses communications avait dit qu’il y a plusieurs mandats restés secrets. Cette interpellation appelle vivement l’attention des organisations de défense des droits de l’Homme dans leur lutte contre l’impunité en République centrafricaine » a fait savoir Joseph Bindoumi, président de la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme.
Satisfaction également pour les activistes. Pour eux, cette arrestation est le fruit du combat mené depuis plusieurs mois.
« C’est une réaction de satisfaction. Il a été arrêté dans son bureau à 10h00. C’est depuis trois mois que je mène une campagne sur ma page Facebook pour qu’il soit arrêté. J’ai interpellé le président de la République, le gouvernement même la CPS pour que ce criminel soit arrêté. Il a du sang sur les mains après avoir commis beaucoup d’atrocités, notamment à Alindao » s’est réjoui Christian Aimé Ndotah, journaliste et activiste des droits de l’Homme.
La Cour pénale spéciale n’a pas encore officiellement réagi à cette arrestation. Le ministre de l’Elevage Hassan Bouba est le 4ème chef de guerre arrêté pour des crimes commis sur territoire centrafricain depuis 2013.