En République centrafricaine, étudier et obtenir un travail décent restent un défi pour les personnes vivant avec handicaps. La plupart de ces individus sont généralement mis en marge de la société. Et si pour certains, étudier et obtenir un emploi restent un défi, d’autres par contre appellent à la persévérance afin de gagner sa vie.
En ce 03 décembre, jour de la célébration de la journée mondiale des personnes handicapées, la situation de ces personnes est encore déplorable en République centrafricaine. Il n’existe aucune statistique globale consolidée du nombre de personnes handicapées. Les seules données statistiques disponibles datent du recensement de 2003 où environ 39.335 personnes handicapées avaient été recensées.
Le constat est pour autant alarmant. De nombreuses personnes vivant avec handicaps affirment n’avoir pas eu la chance de décrocher un emploi après leur formation dans les universités ou centres de formation professionnelle.
« Après avoir achevé les cycles primaire et secondaire, je suis allé à l’université. Cependant, j’ai rencontré des difficultés, notamment, après avoir étudié à l’étranger dans une école spécialisée des eaux et forêts. A mon retour, j’ai passé 13 ans de chômage avant d’intégrer la fonction publique en 2019 » témoigne Vincent Kolika, 2ème vice-président de l’Association nationale des personnes handicapées.
Pour certains, être handicapé ne veut pas dire que tout est fini. Se basant sur leur efficacité et la détermination qu’ils déploient, quelques-uns de ces concitoyens ont pu bâtir leur avenir.
« Nous sommes dans un projet conjoint jeune pour les personnes vivant avec handicap, dans lequel on peut compter les non-voyants, les sourds-muets, les albinos et les handicapés moteurs. Au sein de cette boite, je suis chargé de communication. Ainsi, je demande à mes frères de ne pas s’appuyer sur leurs handicaps. Il faut essayer de se jeter dans l’entreprenariat afin de gagner sa vie » conseille Patrice Gaba, cadre d’une entreprise.
Aller plus loin dans les études demeure un défi pour les personnes vivant avec handicap. D’où, la décision de se fondre dans des petits boulots afin de pouvoir subvenir à ses besoins.
« Je vis dans de conditions difficiles avec mon handicap. Pour trouver du travail c’est difficile. Je suis obligé de faire de la sentinelle pour subvenir aux besoins de ma famille. Cependant, cela ne suffit pas. Dans la journée, je suis aide-maçon ou pour joindre les deux bouts, en attendant le salaire que je gagne à la fin du mois » assure Bertin, un père de famille.
En République Centrafricaine, très peu de personnes handicapées travaillent dans les administrations publique et privée. Pourtant certaines disposent des potentialités. Le défi reste la persévérance dans les études malgré les moqueries.
Bad Beach Man à l’assaut pour aider des personnes vivant avec un handicap