Près d’une semaine après la St-Sylvestre, des voix continuent de s’élever pour dénoncer le silence des autorités suite aux tirs d’armes qui ont fait des victimes dans la capitale. Ces détonations d’armes ont fait au moins 3 morts et de nombreux blessés par balles. Comment explique-t-on ces crépitements d’armes malgré les mesures sécuritaires annoncées par les autorités et la Minusca ?
Les Centrafricains qui espéraient passer un réveillon paisible, ont vu Bangui vibrer au rythme d’armes automatiques de différents calibres. Des balles réelles ont sifflé ça et là. Conséquences, plusieurs familles déplorent des dégâts chez elles.
« La première balle a percé le plafond et est tombée dans le salon. J’ai su que c’était une balle. Mon mari l’a cherchée et l’a trouvée. La deuxième balle a perforé le plafond de la chambre et a frôlé ma jambe », témoigne Claudia, une habitante de Cité Jean 23 dans le 4e arrondissement de Bangui.
De son côté, Kelly, habitant du 2e arrondissement de Bangui, a frôlé la mort, car légèrement touché par une balle perdue au thorax.
« J’étais épuisé et j’ai décidé de me reposer pendant le réveillon. C’est pendant le sommeil qu’une balle à perforé le toit de ma maison et m’a touché au niveau du thorax », rapporte-t-il.
La responsabilité du gouvernement pointée
Dans les hôpitaux, les responsables déplorent une centaine de blessés et au moins 3 morts dont un enfant de 3 ans. Sur les réseaux sociaux, les internautes avancent des chiffres inquiétants et publient même des photos d’impacts de balles perdues.
Comment expliquer l’intensité de ces tirs d’armes pendant la nuit de la St Sylvestre alors qu’un couvre-feu est en vigueur et des mesures sécuritaires robustes ont été annoncées par les autorités ? Joseph Bindoumi, Président de la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme (LCDH), pointe l’irresponsabilité des hauts responsables des Forces de défense et de sécurité (FDS).
« Ce sont des actes totalement irresponsables. Comment cela peut se produire ? Nous demandons au gouvernement d’interpeller le haut commandement de l’armée qui avait mis des troupes consignées. Nous voulons savoir comment cela s’est passé afin que les auteurs soient arrêtés », s’indigne Joseph Bindoumi.
Si les autorités centrafricaines optent pour le silence, la Minusca, de son côté, salue la sécurisation de cette fête malgré les crépitements d’armes.
« Même si l’on peut se réjouir de la sécurisation en termes de prévention d’attaques des groupes armés, il faut néanmoins regretter ces tirs. Nous espérons que les enquêtes permettront de découvrir qui sont les responsables d’autant plus qu’il y a un bébé qui a trouvé la mort et plusieurs autres personnes blessées », regrette Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca.
La St-Sylvestre de cette année a été particulière, vu l’intensité des tirs d’armes dans la ville de Bangui. Contactée par RNL, aucune autorité centrafricaine n’a souhaité réagir.
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