Un an après l’attaque repoussée des éléments de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) sur la capitale, quelle est l’ambiance dans les quartiers touchés par les combats et le quotidien des habitants ? Ceux qui ont fui le secteur pour se mettre à l’abri ont tous regagné leurs domiciles. Les activités s’y déroulent normalement et les patrouilles des forces de défense et de sécurité rassurent les habitants.
La vie reprend son cours normal dans la plupart des quartiers et villages fortement affectés par les combats du 13 janvier 2021 à la périphérie de Bangui. Pour illustration, au village Kpangba 1, situé à 16 km de Bangui sur la route de Damara, une année après les assauts des rebelles de la CPC, les habitants ont renoué avec leurs habitudes d’antan.
Dans cette localité, le jeu de dame est un moyen de distraction par excellence. Quand ils sont en permanence, la plupart des jeunes se retrouvent sous un manguier pour faire des calculs sur un plateau et avec des pions.
« Nous avons été secoués »
Se rappelant de l’attaque du 13 janvier 2021, Wilfried et sa famille fuyaient le secteur attaqué par la CPC. Il y est revenu un mois plus tard et depuis lors, il ne craint plus rien.
« Nous avons été secoués par cette attaque des rebelles de la CPC à l’époque. Au regard des violences, nous sommes obligés de quitter la localité pour nous mettre à l’abri. Mais aujourd’hui la vie a repris normalement. Les femmes vendent au marché tranquillement et les gens vaquent à leurs occupations sans inquiétude », fait savoir Wilfried.
Un évènement loin d’être oublié
A quelques mètres de là, une maison en tôle avec encore des impacts de balles sur la toiture, les murs et les fenêtres. Ici, habite Gloria, une infirmière qui s’assoit dans un fauteuil à côté d’un puits et regarde vers la colline d’où les rebelles étaient arrivés. Ce chemin ne lui fait plus peur, dit-elle.
« Il n’y a plus de rebelles dans notre village. Mais on est traumatisé depuis lors. En écoutant un coup de feu, nous avons toujours peur », dit-elle.
Un avis partagé par Geoffroy, un menuisier. L’année dernière, il a vécu cette attaque dans la chair. Il ne veut plus revivre cela.
« Rien n’est plus grand que la paix. Tout notre souhait c’est de vivre en paix car nous ne voudrions plus revivre cela. Nous encourageons le gouvernement dans ses efforts de pacifier le pays pour nous permettre de circuler librement dans notre pays », souhaite-t-il.
Un an après les événements tragiques qui les ont forcés au départ, les habitants de Kpangba 1 sont rentrés. Tous se souviennent mais tous préfèrent ne plus y penser.