Si l’augmentation du salaire minimum en République centrafricaine est une satisfaction pour les employés du secteur privé, du côté de certains patrons, notamment ceux de la fonction publique, elle est une équation difficile. Près de 2 mois après cette décision gouvernementale, quelle est la relation entre employeur et employé ?
Dans son adresse à la Nation, le 31 décembre 2021, le président de la République Faustin-Archange Touadéra avait annoncé l’augmentation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et du salaire minimum agricole garanti (SMAG). Une décision saluée par les centrales syndicales. Cependant, même si l’application de cette décision demeure un défi pour certains employeurs, les concernés se disent confiants quant à son accomplissement.
« J’ai la fois que mon patron va, d’ici peu, augmenter mon salaire »
« J’étais heureuse quand j’ai appris la nouvelle. C’est depuis 3 ans que je travaille. Je gagne 25.000 francs/mois. J’ai foi que mon patron va, d’ici peu, augmenter mon salaire. Les autorités du pays doivent également faire le suivi de cette décision afin de parvenir à son application » affirme Stevie, une femme de ménage.
Cependant son employeur ne voit pas d’un bon œil cette décision du gouvernement. Pour lui, c’est le salaire des fonctionnaires qui devait être renforcé avant le SMIG et le SMAG.
« Il fallait d’abord revoir le salaire des fonctionnaires »
« L’augmentation du SMIG et du SMAG par les autorités n’est pas du tout juste. A titre d’exemple, avec mon salaire qui est de 79.000 francs, l’Etat me demande de payer ma domestique à 29.000 Frs. Je ne peux pas le faire. Il fallait d’abord revoir le salaire des fonctionnaires avant de prendre une telle décision » déplore Luc, un instituteur.
Pour sa part, l’intersyndical de Centrafrique (ISYCA) appelle les employeurs privés à respecter la loi. Tout en précisant que des discussions sur une éventuelle augmentation du salaire des fonctionnaires sont en cours.
Encourager les entreprises à aller dans ce sens
« Aujourd’hui les 29.000 francs, c’est le minimum pour tout travailleur à l’embauche. Nous ne pouvons qu’encourager les entreprises à aller dans le sens de ce décret. Cependant pour les 40% réclamés par les fonctionnaires, nous avons engagé des discussions avec le gouvernement eu égard à nos accords » précise Louis-Marie Kogrengbo, coordonnateur de l’Intersyndical de Centrafrique.
Fin décembre 2021, le gouvernement centrafricain avait augmenté le SMIG de 18.850 à 29.000 francs CFA. Le SMAG, quant à lui, est passé de 350 à 1.000 francs CFA. Ses salaires étaient stables durant plus de 30 ans.
Centrafrique : le SMIG et le SMAG revalorisés après plusieurs décennies