Pour mettre sa famille à l’abri des besoins, Emilie Biro âgée de 47 ans, pratique le concassage, c’est-à-dire qu’elle casse des pierres au chantier de Kporio à Ndrès 1 dans le 4ème arrondissement de Bangui. Une activité qu’elle mène depuis plus de 10 ans.
Le début n’a pas été facile pour Emilie en s’engageant dans un métier destiné généralement aux hommes. Dans sa « tenue de combat », un pagne tricolore attaché sur le pantalon noir, un tee-shirt de couleur blanche et un foulard violet autour de la tête, cette mère de cinq (5) enfants ne faiblit pas.
« Quand je me suis séparée de mon mari, je vendais de l’alcool de traite. Ceux qui travaillent à la carrière venaient en acheter. Et ils m’ont suggéré d’aller travailler là-bas. J’ai tenté de le faire, mais je ressentais trop de douleur. Alors, j’ai cessé de soulever la masse », raconte-t-elle.
En totalisant 14 ans dans ce métier, elle a progressé et travaille désormais pour elle-même.
« Mon travail consiste d’abord à enlever la terre sur les roches, ensuite si j’ai de l’argent, je paye les autres pour qu’ils cassent les pierres et les entassent. Si je n’ai pas d’argent, je les entasse moi-même. La benne, c’est à 45 ou 42 mille francs CFA. Je m’occupe de ma famille à travers cette activité », déclare Emilie.
Concilier la tâche ménagère et le travail
En bonne mère de famille, Emilie trouve du temps pour s’occuper de sa maisonnée même si elle ne vit qu’avec sa sœur. Elle n’oublie pas les tâches ménagères.
« A la maison je suis avec ma petite sœur car mes enfants ne sont pas avec moi. Avant d’aller au chantier, je dois balayer ma maison, puiser de l’eau, faire la vaisselle avant de partir », fait-elle savoir.
Une femme au grand cœur
Daniel Ziango est de temps en temps sollicité par Emilie pour casser ses pierres. Il témoigne sa générosité.
« C’est une mère qui nous aide beaucoup. Quand nous avons des difficultés, elle nous prête souvent de l’argent », témoigne Daniel.
Pour son entourage, Emilie est une femme qui conseille beaucoup les autres à faire comme elle.
« Avant d’aller à son boulot le matin, elle salue ses voisins. Elle donne souvent des conseils aux femmes de faire comme elle au lieu d’être oisive », affirme Florida Nvoula, l’une de ses voisines.
A côté de son dur labeur, Emelie tout comme les autres concasseurs éprouvent des difficultés d’accès aux soins médicaux, faute de moyens. Elle préfère prendre du lait et de l’eau de cristal pour se débarrasser des poussières aspirées.
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