La peur gagne de plus en plus les habitants de Mboki, dans le Haut Mbomou, en raison de la présence des éléments armés de l’UPC dans la ville et ses environs. A cela s’ajoute, l’absence considérable des infrastructures sociales de base ce qui traduit, selon les habitants, un abandon total par l’Etat.
Fort de son éloignement de Bangui, la sous-préfecture de Mboki située à 75 km d’Obo, est l’une des régions centrafricaines dans lesquelles l’autorité de l’Etat n’existe plus. Le quotidien des habitants est dominé par la peur à cause des hommes armés de l’UPC.
« Il y a une accalmie dans la ville de Mboki mais seule la présence des éléments armés de l’UPC fait toujours peur aux habitants. Malgré les garanties données par les deux généraux de l’UPC, l’inquiétude est toujours là dans les esprits, » c’est le constat de l’Abbé Guy Médard Bondo de l’église catholique de Mboki.
« La population reste enfermée et privée de nécessaires »
L’inexistence des voies routières et autres infrastructures sociales ne facilite pas le vécu des populations de Mboki.
« Il n’y a pas de routes. Les bâtiments scolaires et sanitaires existants ne disposent pas d’enseignants ni de personnels soignants qualifiés. La sécurité alimentaire est menacée par plusieurs barrières érigées par les hommes de l’UPC. On ne peut pas aller nous approvisionner à Zemio, Banangue ou Obo », déplore Guy Médard Mbolifoue, président de la jeunesse de Mboki.
Pour le maire de Mboki, Léa Patah, les services de santé de la ville sont tenus par des secouristes.
« L’accès aux soins de qualité reste un défi pour nous. Nos centres de santé sont gérés par des secouristes formés localement. S’il y a des cas qui nécessitent d’évacuation sanitaire d’urgence, les patients y laissent souvent leur vie faute d’un réseau routier défectueux », explique-t-elle.
Depuis l’arrivée en 2017 des éléments de l’UPC à Mboki, la population se dit parfois victime de leurs exactions. Le 5 mars dernier, un jeune homme de 35 ans a été abattu par ces hommes armés.
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