Dans une déclaration à la presse, mardi 22 mars, le président du dialogue, Richard Filakota, a annoncé un probable retour de l’opposition démocratique dans le dialogue républicain en cours. Mais l’opposition, de son côté, indique qu’elle n’y participera pas.
Au lendemain de l’ouverture des travaux du dialogue républicain, le présidium a rencontré quelques membres de l’opposition démocratique en vue d’harmoniser les points de revendication. A la veille de l’ouverture des travaux, l’opposition a annoncé son retrait du dialogue car, dit-elle, ses préalables n’ont pas été pris en considération par le comité préparatoire. Il s’agit entre autres des questions de : la crise électorale, la réforme structurelle des institutions républicaines et la signature d’un accord politique par les entités participant au dialogue républicain.
Ainsi, en vue de trouver un compromis et faire revenir l’opposition dans le dialogue, le présidium de ces pourparlers s’est entretenu ce mardi 22 mars avec quelques leaders de l’opposition. A l’issue des échanges, le présidium a annoncé la probabilité d’un retour des protestataires à de bons sentiments.
« Nous avons eu l’honneur de rencontrer la délégation représentant les partis politiques d’opposition. Cette délégation a été conduite par le président Cyriaque Gonda et nous sommes parvenus à un accord sur les termes appropriés en ce qui concerne leur proposition pour les thématiques qui devraient être débattues dans les différentes commissions », a déclaré Richard Filakota, président du présidium du dialogue républicain.
Scission au sein de l’opposition
Alors que le présidium du dialogue a annoncé un retour probable de l’opposition démocratique dans les pourparlers en cours, la tension est montée d’un cran au sein de la COD-2020, principale plateforme de l’opposition. En effet, la position favorable ou du moins l’assurance donnée par la délégation qui a échangé le 22 mars avec le présidium du dialogue n’a pas rencontré l’agrément des autres leaders de l’opposition. Ceux-ci persistent et signent qu’ils ne prendront pas part au dialogue.
« Tout cela n’est pas vrai. Nous avons rendu une déclaration au terme de laquelle nous ne participerons pas au dialogue. Cette position est toujours maintenue donc il n’est pas question pour nous de revenir dans ce dialogue. Aucune délégation de l’opposition démocratique comprenant la COD 2020, le MLPC et le Patrie ne s’est rendue pour discuter avec le présidium », a rétorqué Nicolas Tiangaye, porte-parole de l’opposition démocratique élargie.
En réaction, la COD-2020 a tenu une réunion, ce mercredi, pour évaluer la non-participation de l’opposition au dialogue républicain. Elle a également pris la décision d’exclure pour « indiscipline et trahison« , Cyriaque Gonda, actuel président en exercice de la COD-2020.
Exclusion et démission
Pendant que la COD-2020 publiait son communiqué officiel excluant de la plateforme, le Parti national pour un Centrafrique nouveau (PNCN) et son président Cyriaque Gonda, ce dernier publiait au moment une note écrite au manuscrit annonçant sa démission de la COD-2020.
« Par la présente, je rends ma démission ce jour 23 mars 2022 de mon poste de président en exercice de la COD-2020 pour les raisons que vous-même connaissez et que je m’abstiens pour l’instant de rendre public. Aussi, mon parti le PNCN se retire de cette plateforme à compter de ce jour » a écrit Cyriaque Gonda.
Aurélien Simplice Zingas, invité par la COD 2020 à se retirer du dialogue, a aussi donné sa démission en cette fin de journée du mercredi.
« Suite aux incompréhensions survenues au sein de notre collectif et malgré la rencontre entre une délégation de la COD 2020 et le présidium du dialogue républicain en date du 22 mars ayant conclu au retour de l’opposition dans le dialogue, par la présente, je viens vous rendre ma démission ainsi que celle de mon parti KELEMBA-PDS de la plateforme COD 2020″ a-t-il décidé.
Cette crise survenue au sein de l’opposition démocratique en plein dialogue républicain dénote d’une nouvelle dissension parmi les acteurs politiques centrafricains, souvent accusés d’entretenir les crises politico-sécuritaires dans le pays.
Centrafrique : le dialogue républicain lancé par Faustin archange Touadera à Bangui