Dialogue républicain : les failles du système sécuritaire décriées par les délégués©RNL/Armando Yanguendji
participants au dialogue républicain

Dialogue républicain : les failles du système sécuritaire décriées par les délégués

Au 3ème jour de ces pourparlers inter-centrafricains, la commission Paix et sécurité a tenu un débat houleux sur les failles du système sécuritaire nationale. Les participants ont mis à nu les maux qui minent l’armée nationale ces dernières années.

Pour ce mercredi 23 mars 2022, il a été question de passer en revue les différents éléments qui paralysent le système de sécurité du pays, notamment de l’armée nationale. Pendant les présentations portées sur la réforme institutionnelle dans le secteur de la défense et de la sécurité, les discussions ont été houleuses et constructives. La mauvaise gouvernance au sein de l’armée nationale, les recrutements clandestins, ethniques et anarchiques, le manque de patriotisme des Forces armées centrafricaines, le choix d’intégrer l’armée par nécessité… la liste des maux qui bloquent l’épanouissement de l’armée centrafricaine est longue.

Les participants n’ont pas loupé le phénomène de racket sur les barrières, les braquages récurrents, les comportements déshonorants et, surtout, les violences perpétrées sur les civils, caractéristiques des soldats centrafricains. Et si le décor sombre du système sécuritaire du pays est planté, plusieurs recommandations ont été formulées allant dans le sens de corriger et redynamiser l’armée nationale dans le but de sécuriser le pays.

« Il y a beaucoup d’influences étrangères sur le peuple centrafricain. On nous dit souvent : vas faire ce que tu veux ; terminus, ils sont dans la poche. Nous sommes commandés par des étrangers  qui peuvent même tabasser nos parents comme ils le veulent, couper nos bois. Que fait notre défense ? Qu’elle est la protection que nous procurons aux gens » s’insurge le général Jean-Pierre Doléwaya, chef d’Etat-major particulier à la présidence de la République.

Par ailleurs, des révélations ont été faites durant les assises. Ibrahim Hassan Frédé, représentant de la communauté Sant ’Egidio a révélé que la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) se réorganiserait pour lancer une nouvelle attaque sur Bangui. Car selon lui, presque tous les leaders de cette rébellion sont à N’djamena au Tchad et qu’il aurait beaucoup d’informations sur cette nouvelle crise en gestation. Il a aussi indiqué que Djibril Kadjam, chef de guerre tchadien, aurait demandé aux autorités centrafricaines et à la Minusca de lui accorder le cantonnement, sur le territoire centrafricain, de ses hommes estimés à plus de 6.000. Ceci pour lui permettre d’amorcer le processus de réconciliation en cours dans son pays. Mais d’après Ibrahim Hassan Frédé, les autorités centrafricaines n’ont pas encore commenté, ni rendu officielle cette information. Tous ces points, touchant la paix et la sécurité, vont être débattus en plénière avec les 400 autres délégués, ce jeudi 24 mars 2022, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.

 

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