Centrafrique : arrestation de Christian Djouma Narkoyo, ancien porte-parole de la rébellion Séléka©Droits réservés
Christian Djouma Narkoyo, ancien porte-parole de la coalition Séléka

Centrafrique : arrestation de Christian Djouma Narkoyo, ancien porte-parole de la rébellion Séléka

Christian Djouma Narkoyo, ancien porte-parole de la Séléka, a été interpellé samedi 09 avril 2022 à Béloko à la frontière centrafricano-camerounaise. L’information est confirmée par le procureur général près la Cour d’appel de Bouar, contacté par Radio Ndeke Luka. Une arrestation saluée par des organisations de défense des droits de l’Homme.

Selon des sources judiciaires, l’ancien colonel de la Seleka, Christian Djouma Narkoyo, a été appréhendé par la police centrafricaine à Beloko près de la frontière avec le Cameroun.

« Il tentait de franchir la frontière camerounaise pour s’extirper du contrôle des forces de l’ordre centrafricain. Pour l’instant, il est placé en détention provisoire à la Section des recherches et d’investigations (SRI) à Bangui pour nécessité d’enquêtes », confie un magistrat au parquet général de Bangui.

Soupçonné de plusieurs violations des droits de l’Homme

Porte-parole de la coalition rebelle Séléka qui a renversé le pouvoir de François Bozizé le 24 mars 2013, Christian Djouma Narkoyo est réputé proche de Michel Djotodia, leader de la Seleka. Il a été commandant de la légion mobile de la gendarmerie sous le règne séléka et, sous ses ordres, plusieurs violations des droits humains ont été commises selon les organisations des défenses des droits de l’Homme.

Son arrestation est saluée par l’Observatoire centrafricain des droits de l’Homme (OCDH).

« C’est ce que nous attendons depuis pour que la lutte contre l’impunité devienne une réalité en Centrafrique. Notre souhait, c’est de voir tous ces présumés criminels, auteurs intellectuels ou complices être arrêtés et traduits devant les juridictions compétentes. Nous avons, à l’époque, demandé que les arrestations concernent tous les chefs rebelles Antibalaka et Seleka. Que ce soit la CPI, la CPS ou les tribunaux nationaux, il faut que les autres qui sont encore libres de leur mouvement soient traqués pour qu’ils répondent de leurs faits », déclare Evra Armel Bondadé, secrétaire général de l’OCDH.

Pour l’instant, aucune communication officielle n’a été faite par le gouvernement centrafricain pour indiquer s’il est visé par un mandat d’arrêt des juridictions nationales ou internationales. La Cour pénale internationale (CPI), de son côté, ne souhaite pas communiquer pour le moment sur cette arrestation. Mais certaines sources judiciaires indiquent que la CPI pourrait s’intéresser au Colonel Christian Djouma Narkoyo. 

Christian Djouma Narkoyo rejoint la longue liste des chefs de guerre déjà sous les verrous de la justice nationale et internationale en lien avec les violences armées de 2013 et 2014 en République centrafricaine.

 

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