Centrafrique : l’ORCCPA sur la voie de disparition ?©RNL/Stéphane José Flémalé
Le bâtiment de la direction générale de l'Office de la commercialisation, de réglementation, du contrôle du conditionnement des produits agricoles à Bangui

Centrafrique : l’ORCCPA sur la voie de disparition ?

Si rien n’est fait, l’Office de réglementation, du contrôle, de conditionnement et de commercialisation des produits agricoles (ORCCPA) risque de disparaître. Ses matériels et édifices ont été bradés. Sa capacité financière et ses ressources humaines réduites. Un état des lieux dressé après une enquête de Radio Ndeke-Luka.

A première vue, l’ORCCPA est à l’image même de son bâtiment en état de délabrement avancé. Dans une pile de documents sur l’état des lieux de cet office national mis à notre disposition, la Société centrafricaine de transports fluviaux (Socatraf) utilise, depuis le début de l’année 2000, l’un de ses magasins de stockage comme entrepôt. L’ancien directeur général de l’ORCCPA avait résilié ce contrat mais jusqu’ici, rien n’est fait.

En ce mois d’avril 2022, le nouveau directeur général de l’ORCCPA, Achille Bakamba a écrit au ministère de l’Agriculture pour l’informer de l’occupation de son entrepôt, dont les revenus ne profitent qu’au ministère de l’Economie et au ministère des Transports. Dans ce document dont nous avons eu copie, le ministère de l’Economie a signé un contrat de location avec le groupe CCCG.

Ainsi, l’autre partie de l’entrepôt est occupée par la Socatraf qui paie les frais de loyer au ministère des Transports, selon un contrat dans le cadre d’un partenariat public et privé.

Un autre aspect, l’ORCCPA réclame du Fonds des Nations-Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) la libération du bâtiment qu’elle occupe au centre-ville de la capitale, proche du port Amont. L’entreprise compte reprendre son local pour le mettre en location afin d’en tirer profit. Depuis 2005, plusieurs notes ont été envoyées à la FAO par les différents directeurs généraux de l’ORCCPA, appuyés par certains ministres de tutelle. Cependant, ces lettres sont restées sans réponses favorables et le bâtiment continue d’être utilisé par la l’agence onusienne qui ne verse aucun sou à l’ORCCPA.

L’office se voit dépouillé de ses biens et matériels alors que le personnel totalise 8 mois d’arriérés de salaires. Cette pratique, qui date de plusieurs décennies, fait maigrir l’ORCCPA et le met sur la voie de disparition.

 

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